La Chine et les Etats-Unis s'engagent dans un accord inédit sur le climat

Par Tiphaine Honoré  |   |  416  mots
Le président Obama et son homologue chinois Xi Jinping ont conclu un accord inédit à Pékin.
Les deux pays les plus pollueurs ont pris de court les observateurs mercredi en parvenant à s'entendre pour réduire sensiblement leurs émissions de gaz à effet de serre. Une première pierre pour arriver à un accord mondial à la conférence climat de Paris en 2015 (COP21).

Ils représentent à eux seuls 45% des émissions de CO2 de la planète. La Chine et les Etats-Unis, jusqu'alors réticents à s'imposer de nouveaux objectifs contraignants dans la lutte contre le réchauffement climatique, ont fait un premier pas mercredi à Pékin en parvenant à un accord après neuf mois de négociations rappelle le New York Times.

La Chine se fixe un plafond

La Chine, premier émetteur mondial, a adopté l'objectif d'un pic de ses émissions de gaz à effet de serre "autour de 2030", avec l'intention "d'essayer d'y arriver plus tôt", a annoncé la Maison Blanche. C'est la première fois que le pays s'engage sur un pic de ses émissions, c'est-à-dire sur l'année à partir de laquelle celles-ci cesseront d'augmenter et où la courbe s'inversera. Pour atteindre ce but, Xi Jinping compte sur le développement des énergies renouvelables. Le solaire et l'éolien devraient représenter 20% de la production totale d'énergie chinoise d'ici à 2030, contre moins de 10% en 2013, précise le Wall Street Journal.

De leur côté, les Etats-Unis se sont engagés sur une réduction de 26-28% de leurs émissions d'ici 2025 par rapport à 2005. Mais le quotidien américain alerte déjà sur l'opposition du Congrès, contrôlé par les Républicains, qui pourrait sérieusement réduire ses ambitions en matière de climat. Le leader du "Great old party" au Sénat, Mitch McConnell a d'ores et déjà rejeté l'accord, le jugeant "irréaliste" et prévoyant "des prix de l'énergie plus élevés et beaucoup moins d'emplois".

Un encouragement pour le reste des Nations

Si l'accord représente une surprise, il n'est pas pour autant une révolution. L'accord est certes encourageant, mais il reste limité comparé aux efforts nécessaires évalués par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec). Son 5e rapport, publié il y a quinze jours, préconise pour limiter la hausse des températures à 2°C sur le siècle, de réduire de 70% les émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2050 par rapport au niveau de 2050.

Barack Obama s'est néanmoins félicité d'un "accord historique" mercredi, reconnaissant que "cette étape majeure" représentait "un objectif ambitieux, mais atteignable". Le président des Etats-Unis et son homologue chinois Xi Jinping, ont surtout donné un signal encourageant pour les autres nations en les mettant au défi de se fixer elles aussi des objectifs chiffrés et datés avant la COP21 de Paris l'an prochain.