Le réchauffement climatique aggraverait la pauvreté (Banque mondiale)

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  325  mots
Avec une hausse de la température de 4°C par rapport à l'ère pré-industrielle, le rendement des cultures de soja pourrait chuter de 30 à 70% au Brésil, selon la Banque mondiale.
Une hausse de la température de 4°C assècherait les récoltes agricoles et menacerait la sécurité alimentaire de millions de personnes, a mis en garde l'institution dans un rapport publié dimanche.

"Sans une action forte et rapide, le réchauffement [...] et ses conséquences pourraient considérablement aggraver la pauvreté dans de nombreuses régions du globe."

Ce cri d'alarme est issu d'un rapport de la Banque mondiale (BM) publié dimanche 23 novembre. L'institution prévoit un scénario catastrophe dans lequel la communauté internationale n'atteindrait pas son objectif de limiter la hausse du thermomètre mondial de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, contre +0,8°C actuellement. Dans l'hypothèse d'une hausse de 4°C, les événements climatiques "extrêmes" pourraient devenir la "nouvelle norme", affirme l'institution, qui sonne particulièrement l'alarme sur trois régions du globe (Amérique latine, Moyen-Orient et Europe orientale).

Importante chute de rendement des récoltes

Selon le rapport, réalisé avec l'aide de l'Institut de recherches sur l'impact climatique de Potsdam, en Allemagne, l'éradication de l'extrême pauvreté (objectif que la BM s'est fixé à l'horizon 2030) s'annonce déjà "compliquée" dans un monde à +2°C mais pourrait être tout simplement "hors de portée" en cas de hausse de 4°C du thermomètre mondial.

"Les conséquences pour le développement seraient graves avec un recul des ressources aquatiques, une montée des eaux, un déclin des récoltes et la vie de millions de personnes mises en danger", explique l'institution. Et de renchérir:

"La majeure partie des cultures sont tributaires des pluies et très vulnérables au changement climatique annoncé."

Ainsi, le rendement des cultures de soja par exemple, pourrait chuter de 30 à 70% au Brésil tandis celui du blé risquerait d'être amputé de moitié en Amérique centrale ou en Tunisie, avance l'étude. Face à ces risques, l'institution appelle à une action "urgente" mais estime que la marge de manœuvre de la communauté internationale se rétrécit, un an avant la conférence de Paris sur le climat et à quelques jours d'une réunion préparatoire début décembre à Lima (Pérou).