Royal et Valls confirment : la France ne subventionnera plus l'export des centrales à charbon

Par latribune.fr  |   |  420  mots
Le gouvernement a retardé l'abandon des subventions aux charbons, craignant des pertes d'emplois dans le groupe. (Crédits : © Ina Fassbender / Reuters)
La suppression, "immédiate", concernera notamment "les crédits exports pour tous les nouveaux projets de centrale à charbon qui ne sont pas dotés d'un dispositif de capture et stockage de CO2", a précisé Valls. Ségolène Royal propose toutefois de convertir ces aides en investissement dans les énergies renouvelables, où le groupe est également très actif.

Les aides accordées à Alstom pour l'exportation de ses centrales de production électrique fonctionnant au charbon -l'énergie fossile la plus polluante- seront bien supprimées. La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, l'a annoncé sur France Info jeudi 10 septembre, et le Premier ministre, Manuel Valls, l'a confirmé un peu plus tard dans la matinée à l'occasion du lancement à l'Elysée de la mobilisation pour la COP21.

La suppression, "immédiate", concernera notamment "les crédits exports pour tous les nouveaux projets de centrale à charbon qui ne sont pas dotés d'un dispositif de capture et stockage de CO2", a précisé le chef du gouvernement devant 400 invités, élus et représentants de la société civile française. Elle devrait se matérialiser par la suppression des garanties publiques de la Coface, l'organisme d'État soutenant les investissements français à l'exportation, pour la construction de centrales à charbon à l'étranger.

Alstom dernier bénéficiaire des aides

La décision concerne particulièrement Alstom qui, depuis 2001, est l'unique - le dernier, donc - bénéficiaire français des garanties de la Coface pour le charbon. Mardi 8 août, le jour où la Commission européenne accordait son feu vert à la fusion General Electric-Alstom, il avait été affirmé dans l'entourage de François Hollande que la question de ces aides serait "clarifiée" d'ici à la conférence sur le climat (COP21) organisée à Paris, en décembre.

François Hollande avait d'ailleurs promis de supprimer ces crédits à l'export l'année dernière, un geste salué à l'époque par les Verts. Mais un certain nombre d'emplois chez Alstom étaient menacés en France. Ces aides permettent, en effet, de réduire les coûts à l'export, notamment vers les pays en développement.

Transférer les aides du charbon aux énergies renouvelables

Pour cette raison, le gouvernement tergiversait sur la question. Le Premier ministre, Manuel Valls, avait ainsi demandé à la ministre de l'Écologie de proposer un calendrier de retrait des crédits export charbon qui tienne compte des enjeux industriels.

Jeudi marin, la ministre de l'Écologie a toutefois précisé:

"Ce que j'ai proposé (...) à Alstom, c'est que les aides de l'État, qui étaient données pour le charbon, lui soient données pour investir dans les énergies renouvelables.

La décision annoncée ce matin, réclamée depuis des mois par les ONG, est censée prend valeur d'exemple à trois mois de l'ouverture de la conférence de Paris sur le climat (COP 21).

(Avec Reuters)