Areva poursuit sa chute en Bourse malgré de "bons" premiers tests au Creusot

Par latribune.fr  |   |  420  mots
L'ASN a fait savoir mardi qu'elle avait demandé au groupe "de lui transmettre au plus tôt la liste des pièces concernées et son analyse des conséquences sur la sûreté des installations en lien avec les exploitants concernés".
La ministre de l'Énergie Ségolène Royal a déclaré que les pièces nucléaires produites sur le site du groupe au Creusot étaient conformes, mais que les documents avaient été "mal faits". À la Bourse de Paris, l'action Areva a chuté dans la matinée, avant de se rétablir puis de reculer de nouveaux après que l'Observatoire du nucléaire a annoncé le dépôt d'une plainte pour "faux".

| Article publié à 10h08, mis à jour à 15h20.

Après la révélation d'irrégularités dans les contrôles de fabrication, les premiers tests menés sur des pièces nucléaires produites sur le site d'Areva du Creusot (Saône-et-Loire) sont "bons", a déclaré mercredi la ministre de l'Energie Ségolène Royal sur RTL.

D'après elle, ils montrent que les anomalies détectées dans le suivi du processus de fabrication des éléments destinés ne concernent pas les pièces elles-mêmes."Les pièces sont conformes, ce sont les documents qui ont été mal faits" a expliqué la ministre.

"J'attends la suite des contrôles avant de constater les faits", a-t-elle toutefois ajouté, précisant que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) publierait les résultats complets des tests "dans 15 jours".

Malgré ces déclarations qui se voulaient rassurantes, l'action Areva poursuivait sa chute entamée la veille, reculant de 3,88% à 9h48, à 4,24 euros, après avoir perdu 7,41%, à 4,41 euros à la clôture mardi. Vers midi, le titre est toutefois retourné dans le vert, avant de repasser dans le rouge après que l'Observatoire du nucléaire a annoncé le dépôt d'une plainte pour "faux, usage de faux et mise en danger d'autrui". Estimant "indispensable de stopper immédiatement les installations nucléaires concernées", l'association réclame dans un communiqué que l'enquête détermine "si des complicités, par exemple chez EDF et l'ASN, ont aidé Areva à écouler ses pièces défaillantes pendant des décennies jusqu'à l'affaire des cuves des EPR". Le titre était en baisse de 1,61%, à 4,34 euros, à 15h13.

Des "falsifications" à l'origine des anomalies ?

Pour mémoire, Areva a annoncé vendredi que des "anomalies" avaient été détectées dans le suivi des fabrications d'équipements au sein de son usine du Creusot, où a notamment été fabriquée la cuve de l'EPR de Flamanville dont l'acier présente un défaut de composition. Environ 400 pièces produites au Creusot depuis 1965 seraient concernées, dont une cinquantaine seraient en service sur le parc électronucléaire français. D'après le directeur général d'Areva Philippe Knoche, le groupe n'écarte pas que des "falsifications" soient à l'origine des "anomalies" détectées.

L'ASN a fait savoir mardi qu'elle avait demandé au groupe "de lui transmettre au plus tôt la liste des pièces concernées et son analyse des conséquences sur la sûreté des installations en lien avec les exploitants concernés".

(avec AFP et Reuters)