Bruno Le Maire veut réformer le marché unique de l'électricité jugé "obsolète et aberrant"

Par latribune.fr  |   |  400  mots
(Crédits : Reuters)
Le ministre de l'Economie va lancer une concertation avec ses homologues européens pour réformer le marché unique de l'électricité. Selon lui, ses dysfonctionnements expliquent en grande partie la flambée des prix de l'électricité sur le marché du gros, qui sera bientôt répercutée sur la facture des usagers.

Bruno Le Maire a tapé du poing sur la table. Le ministre de l'Economie a annoncé qu'il allait soumettre à ses homologues européens un débat sur la réforme du marché unique de l'électricité qui, selon lui, est "aberrant".

"Il faut revoir de fond en comble le fonctionnement du marché unique de l'électricité: les Français en paient la facture d'une manière incompréhensible pour eux et totalement inefficace du point de vue économique", a déclaré le ministre sur Public Sénat.

"Nous, en France, on s'approvisionne en électricité à partir des centrales nucléaires et de l'énergie hydraulique, donc on a une énergie décarbonée et un coût très bas, mais le marché (...) fait qu'il y a un alignement des prix de l'électricité en France sur les prix du gaz", a-t-il détaillé.

"Donc, on prend de plein fouet cette augmentation des prix du gaz alors même qu'on a notre indépendance en matière de production électrique: c'est totalement aberrant", a jugé M. Le Maire.

"On ne va pas continuer comme ça", a-t-il conclu. "Dès lundi, à la réunion des ministres des Finances, je vais poser la question sur la table (...) je vais dire: le marché unique de l'électricité fonctionne selon des règles qui sont obsolètes".

Le ministre a réagi à la forte hausse des prix de l'électricité notamment sur le marché de gros. Mercredi, le prix du mégawattheure a atteint un pic de 196 euros. Dans certains pays, ce pic a franchi le seuil des 200 euros, et a même atteint les 420 livres (490 euros) au Royaume-Uni. A titre de comparaison, le mégawattheure d'électricité s'échangeait sur les marchés autour de 60 euros en septembre 2019.

Une aide de l'Etat pour les ménages modestes

Cet emballement des prix est consécutif à celui du gaz qui doit faire face à un pic de la demande post-crise sanitaire. La sortie de confinement a créé un goulet d'étranglement de la demande, provoquant un déséquilibre avec l'offre disponible.

Les Français pourraient alors voir leur facture d'électricité augmenter à partir de février prochain. Les spécialistes évoquent une hausse de 7 à 8% du barême. En attendant, le Premier ministre Jean Castex a annoncé la création d'une aide exceptionnelle de 100 euros aux 5,8 millions de Français bénéficiant du chèque énergie.