Électricité : la consommation française continue de chuter

Par latribune.fr  |   |  644  mots
Dans un contexte de crise énergétique, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité français (RTE) a mis en place un suivi hebdomadaire de la consommation d'électricité en France métropolitaine. (Crédits : Reuters)
La consommation d'électricité en France a diminué de 6,7% la semaine dernière par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019), un « effet baissier » qui se poursuit depuis début octobre. Portée par les efforts de sobriété du secteur industriel, cette diminution est plus conséquente que celle observée la semaine précédente (-5,8%).

Entreprises et, dans une moindre mesure, particuliers, apprennent à vivre avec les prix historiquement hauts de l'énergie. Alors que le plan de sobriété du gouvernement, présenté le 6 octobre, prévoit une réduction de la consommation d'énergie de 10% sur les deux prochaines années en France par rapport à 2019, et de 40% d'ici à 2050, la consommation d'électricité continue de baisser en France. Selon le gestionnaire du réseau de transport d'électricité français (RTE), la consommation d'électricité, dans la lignée de ce que l'on observe depuis début octobre, a diminué de 6,7% la semaine dernière par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019). Une baisse plus importante que celle observée la semaine précédente (-5,8%). Sur les 4 dernières semaines, la consommation à température normale affiche même une diminution structurelle de 6,4% par rapport aux années précédentes (2014-2019).

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Des températures douces qui empêchent de caractériser finement cette baisse chez les particuliers

Une nouvelle fois, cette diminution hebdomadaire est « largement concentrée dans le secteur industriel, dans un contexte de hausse des prix de l'énergie », souligne-t-il. « L'effet baissier dans le secteur résidentiel et tertiaire existe mais est plus réduit, et plus difficile à caractériser finement au cours des dernières semaines », du fait de vacances scolaires et jours fériés. « A l'exception de quelques jours isolés en novembre, les températures restent bien supérieures aux normales (de saison) depuis plus d'un mois », réduisant les besoins d'électricité pour se chauffer notamment chez les particuliers.

Dans un contexte de crise énergétique, le gestionnaire de réseau a mis en place un suivi hebdomadaire de la consommation d'électricité en France métropolitaine. Les données publiées ont été « alignées sur les températures normales pour la période » et sont indépendantes des valeurs exceptionnellement douces relevées dans l'Hexagone aux mois d'octobre et de novembre.

« Le pire qui peut se produire, ce sont des coupures ciblées »

Des « risques » de coupures ciblées et tournantes d'électricité existent en France « en janvier » en cas de météo trop froide et si les consommateurs ne réduisent pas leur consommation lors des alertes, avertissait samedi dernier Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), avant de rassurer, « il n'y aura pas de blackout, le système qui saute, ça ne se produira pas, le pire qui peut se produire, ce sont des coupures ciblées, décidées, et qui tournent d'une ville à l'autre ».

2 tonnes de CO2 émis par an et par Français d'ici à 2050  : un objectif difficile à tenir

Une centaine de hauts fonctionnaires réunis mardi à Paris ont testé différents leviers pour diviser par cinq l'empreinte carbone des Français d'ici 2050 , une tâche à l'ampleur « un peu démesurée », selon nombre de participants. Il faut que chaque Français, qui a émis en moyenne « 9,5 à 10 tonnes » d'équivalent CO2 chaque année tombe à 2 tonnes. Journée sans viande rouge, rénovation des logements, développement des transports en commun et du télétravail... Tout au long des huit étapes de l'Atelier 2Tonnes, les participants devaient choisir les politiques publiques et les gestes individuels à mettre en œuvre pour diminuer l'empreinte carbone des Français, et en écarter d'autres. Bilan des courses : aucun groupe n'est parvenu à abaisser l'empreinte carbone en dessous de 3,17 tonnes d'équivalent CO2. « On est encore loin des deux tonnes », souffle l'une des trois femmes du groupe à la fin de la matinée. « Il ne faut pas être bisounours, ça va quand même être dur, la transition écologique... », avance cette haute fonctionnaire du ministère de l'Economie.

(Avec AFP)