Construction de nouveaux EPR : la décision repoussée à 2021

Par latribune.fr  |   |  389  mots
(Crédits : Reuters)
Selon un document ministériel, l'exécutif ne décidera pas de lancer la construction d'une nouvelle série de réacteurs nucléaires EPR avant 2021, estimant qu'il faut d'abord maîtriser les coûts de construction.

Le gouvernement laisse la porte ouverte à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR en France à l'avenir, mais il veut, avant de se prononcer, avoir la garantie que les coûts seront maîtrisés. Dans un document de travail du gouvernement qu'a consulté l'AFP et rédigé dans le cadre de la feuille de route énergétique de la France (dont sa présentation a été reportée au mois de novembre), le gouvernement envisage, en effet, de repousser entre 2021 et 2025 la décision de construire une "nouvelle série" de réacteurs EPR.

Au préalable, la filière nucléaire devra mettre au point avant mi-2021 un "programme industriel" qui garantisse que ces futurs EPR auront un coût acceptable. Lors d'une audition en avril à l'Assemblée nationale, le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy avait évalué la fourchette de coûts entre 60 et 70 euros/mégawattheure.

La mise en service d'une première centrale en 2030 est peu probable

EDF travaille depuis plusieurs années au développement d'un modèle d'EPR simplifié, moins cher et moins long à construire, alors que les chantiers actuels, dont celui de Flamanville (Manche), ont multiplié les retards et les surcoûts. Depuis de longue date, le groupe demande à ce que l'Etat enclenche le processus pour déployer de nouveaux réacteurs afin de remplacer une partie des 58 réacteurs du parc français qui vont progressivement devoir fermer, atteints par la limite d'âge.

Dans sa contribution au débat public sur la feuille de route énergétique, le groupe affirmait vouloir mettre en service une première centrale "en 2030 ou à peu près". Mais si le gouvernement ne se prononce pas avant 2025, ce calendrier a peu de chance de se concrétiser compte tenu des délais de préparation technique et réglementaire.

Aucune fermeture de réacteur mentionnée

Le document de travail, axé sur les solutions technologiques d'avenir pour l'énergie, ne mentionne en revanche aucune fermeture de réacteur. Un "programme de recherche" doit même être lancé pour étudier le prolongement de la durée de vie du parc existant, sans précision sur l'échéance souhaitée.

Outre le nucléaire, il évoque également les énergies renouvelables, le stockage, la mobilité, le bâtiment ou encore l'hydrogène.

(avec AFP)