Décarbonation : il faut accélérer sur les renouvelables car le «nucléaire seul ne suffira pas» (RTE)

Par latribune.fr  |   |  439  mots
Le patron de RTE Xavier Piechaczy. (Crédits : Reuters)
Pragmatique, le patron de RTE plaide en faveur du développement rapide des énergies renouvelables pour accélérer la décarbonation de l'activité en France car les nouvelles capacités nucléaires ne seront pas opérationnelles au mieux avant 2035. Outre les objectifs de neutralité carbone pour 2050, Xavier Piechaczyk a rappelé l'enjeu de réduire les importations d'hydrocarbures qui coûtent au pays entre 50 et 100 milliards d'euros chaque année.

Nécessaire mais insuffisant. Pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, « le nucléaire seul ne suffira pas », a averti samedi le patron de RTE Xavier Piechaczyk, appelant à « faire des renouvelables le plus vite possible », renvoyant dos à dois pro et anti-nucléaires.

« Nos prédécesseurs ont construit le parc nucléaire, profitons-en. Mais ce n'est pas parce qu'il est décarboné que c'est l'unique réponse à la sortie des fossiles », a déclaré Xavier Piechaczyk sur France Inter. « Nous avons démontré qu'il fallait de toutes façons faire des énergies renouvelables (...), car de toutes façons le seul nucléaire ne suffira pas », a-t-il ajouté.

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RTE avait produit en 2021 un rapport sur les futurs énergétiques de la France s'articulant autour de 6 scénarios de mix de production permettant d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, où il invitait à miser à la fois sur le nucléaire et les énergies renouvelables.

Nucléaire versus renouvelables, une pathologie française

« La France est frappée d'une pathologie, qui est de passer son temps à polémiquer entre le nucléaire versus renouvelables: ce n'est pas la première question à se poser », a estimé le président du gestionnaire du réseau électrique français. Elle « consomme 63% d'énergies fossiles, il faut se demander comment on arrête ces 63% de fossiles qui sont toutes importées, qui sont produites dans des pays qui ne sont pas nos alliés et qui coûtent à la France tous les ans entre 50 et 100 milliards d'euros », a rappelé Xavier Piechaczyk. « C'est ça le premier sujet. Et ça c'est bon pour le climat pour la balance commerciale, c'est bon pour notre souveraineté, c'est bon pour tout le monde », a-t-il ajouté. « Pour ça, il faut électrifier progressivement, et pour ça, il y a des chemins et des échéances. Et d'ici 2035, il n'y a pas d'autres solutions que de faire des énergies renouvelables le plus vite possible car d'ici là il n'y aura pas de nouveaux réacteurs », a rappelé le président de RTE.

Le gouvernement français a pour projet de construire six nouveaux EPR en France, mais leur mise en service ne pourra pas intervenir avant au mieux 2035.

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« D'ici là, il faut maintenir le parc nucléaire existant et faire en sorte qu'il produise le plus possible et faire des renouvelables le plus vite possible (...) Après ce sera une autre histoire », a conclu Xavier Piechaczyk.

(avec AFP)

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