Électricité : l'État préconise des prix avantageux à l'année contre une baisse de la consommation pendant les pics de demande

Par latribune.fr  |   |  629  mots
Le risque de pénurie d'électricité augmente pour cet hiver (Crédits : Reuters)
Cet hiver, les particuliers et petites entreprises en France vont être incités à modérer leur consommation d'électricité lors des pics de demande liés au froid, en échange de tarifs avantageux le reste de l'année, a annoncé le ministère de la Transition énergétique.

Des tarifs d'électricité avantageux tout au long de l'année en contrepartie d'une modération lors des pics de demande liés au froid. Autrement dit, relancer une offre similaire que des générations de Français clients d'EDF ont connue sous le nom de tempo, qui incite à baisser le chauffage certains jours pour passer les pointes hivernales, mais qui n'était plus activement proposée aux consommateurs. C'est ce que propose le gouvernement aux particuliers et aux entreprises pour réduire la tension sur l'approvisionnement électrique, alors que le risque de pénurie augmente pour cet hiver avec l'arrêt contraint de nombreux réacteurs nucléaires, ce qui entraîne aujourd'hui la flambée des prix de gros de l'électricité à des niveaux jamais observés jusqu'ici. Le ministère de la Transition énergétique l'a annoncé jeudi en fin de soirée.

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Une offre pour des clients flexibles

Selon le ministère, ce système s'adressera « à des consommateurs comme des PME flexibles qui peuvent organiser leur consommation, ou à des consommateurs résidentiels qui ont un chauffage électrique et un poêle à bois dans le salon. »

 L'idée sera, pour les clients volontaires, de payer un tarif très avantageux à l'année, mais en cas de pic (20 à 30 jours « rouges » par an), de réduire voire de couper leur consommation. Ces particuliers ou PME seraient prévenus la veille du pic, et si le jour « J » ils consomment de l'électricité, le tarif facturé sera alors beaucoup plus élevé que durant les autres journées. Pour aider et inciter les fournisseurs d'électricité (EDF et ses concurrents) à proposer ces formules dites d' « effacement tarifaire », l'Etat a prévu un appel d'offres doté d'un budget de 30 millions d'euros.

« Le gouvernement entend encourager fortement les comportements permettant de réduire les consommations aux moments les plus tendus, contribuant à réduire les tensions sur notre système électrique ainsi que les coûts », a indiqué la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, dans un courrier envoyé aux fournisseurs d'électricité.

Système d'effacement

Les industriels gros consommateurs d'électricité connaissent depuis des années le système d'« effacement diffus » : lors d'un pic de demande électrique dans le pays, ils acceptent d'arrêter leurs chaînes de production quelques minutes ou quelques heures, et sont récompensés en échange par une rémunération contractualisée. Le gouvernement lance pour cela tous les ans un appel d'offres. Il a reçu cet été la promesse de pouvoir ainsi « effacer » 5 gigawatts (GW) de consommation en cas d'urgence, de la part d'industriels mais aussi de particuliers.

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Au Royaume-Uni, les prix de l'électricité explosent

Les Britanniques connaîtront vendredi l'ampleur du relèvement des plafonds tarifaires d'électricité qui entreront en vigueur en octobre, menaçant de plonger des millions de personnes dans la pauvreté énergétique. A cause de la flambée des prix du gaz, part importante du mix énergétique du pays, le régulateur Ofgem devrait annoncer un relèvement du plafond tarifaire de 1.971 livres actuellement par an pour un ménage moyen à plus de 3.500 livres, selon les experts. Début 2023, le seuil pourrait monter jusqu'à 6.000 livres selon les projections les plus pessimistes.

Patronat, fournisseurs et associations appellent à une action gouvernementale de toute urgence pour éviter un choc « dramatique » pour les ménages modestes, déjà confrontés à une inflation à plus de 10%, la plus forte des pays du G7. D'après l'université de York, 58% des ménages britanniques sont menacés de pauvreté énergétique dès l'an prochain.

(avec AFP)

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