Énergie : malgré l'explosion des prix, « pas de mur de faillites » à l'horizon, selon Bruno Le Maire

Par latribune.fr  |   |  606  mots
Pour Bruno Le Maire, « il y a peu d'entreprises véritablement en grande difficulté face à l'explosion des prix de l'électricité, et qui du coup fermeraient ou ralentiraient leur activité ». (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)
Malgré la flambée des prix de l'énergie - +15% entre décembre 2021 et décembre 2022 - le ministre de l'Économie a écarté l'hypothèse d'une explosion du nombre d'entreprises qui seraient contraintes de mettre la clé sous la porte. Selon lui, « moins d'1% des entrepreneurs envisagent de fermer ou de ralentir leur production ». Un chiffre qui diffère de ceux publiés ces dernières semaines par l'Insee ou encore la Confédération des petites et moyennes entreprises.

Les prix de l'énergie flambent, mais les entreprises françaises tiennent bon. C'est en tout cas l'avis du ministre de l'Économie qui s'est exprimé ce mercredi 4 janvier sur France Inter. « Il y a une explosion des prix de l'électricité et du gaz qui est dure à vivre pour des milliers d'entrepreneurs, mais ils font face », a affirmé le numéro deux du gouvernement.

« C'est difficile, nous les accompagnons, mais je ne laisserai pas dire que ça va s'accompagner d'une vague de fermetures, de faillites, parce que ce n'est pas le cas », a-t-il insisté.

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Bataille de chiffres

Bruno Le Maire a par ailleurs ajouté : « Aujourd'hui, moins d'1% des entrepreneurs envisagent de fermer ou de ralentir leur production », en se basant sur des chiffres de l'Insee. Or, dans la dernière enquête de conjoncture de l'Institut national de la statistique, qui a interrogé spécifiquement des entreprises industrielles, il ressortait que la baisse totale de leur production « en lien direct avec la hausse des prix de l'énergie » serait de l'ordre de 1,5%. Et 8% des entreprises dans le secteur de l'industrie et 3% dans celui des services indiquaient prévoir de réduire leur activité en raison de la flambée de leur facture énergétique.

Dans sa dernière enquête publiée fin octobre, la Confédération des petites et moyennes entreprises avance, de son côté, que 9% des dirigeants des TPE/PME « envisagent un arrêt de leur activité du fait de la hausse des prix de l'énergie ».

Un chiffrage que le gouvernement « conteste », a indiqué Bruno Le Maire. « Vous pouvez donner l'exemple de Duralex ou de William Saurin », deux entreprises qui ont récemment annoncé une suspension ou un arrêt partiel de leur activité en raison de l'explosion des coûts de l'énergie, « mais vous ne pourrez pas trouver de centaines d'exemples », a-t-il renchéri.

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Pour le ministre, « il y a peu d'entreprises véritablement en grande difficulté face à l'explosion des prix de l'électricité, et qui du coup fermeraient ou ralentiraient leur activité ». Et ce malgré une inflation de plus de 15% des prix de l'énergie entre décembre 2021 et décembre 2022 d'après les chiffres de l'Insee.

Bruno le Maire a toutefois reconnu qu'il y a « peut-être quelques centaines de boulangers qui sont en réelle difficulté », sur les 33.000 que compte la France. Ils « ont donc besoin » des mesures de soutien dévoilées mardi par l'exécutif. Elisabeth Borne a, en effet, annoncé que ces professionnels pourront « demander le report du paiement de leurs impôts et cotisations sociales » pour soutenir leur trésorerie.

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L'activité partielle en recul

Plus largement, selon le ministre de l'Économie, « il y a trente fois moins de dispositifs d'activité partielle à la fin de l'année 2022 qu'au début de l'année 2022 ». Selon des chiffres du gouvernement communiqués à l'AFP, le nombre de demandes d'activité partielle (de droit commun) validées par l'administration est passé de 40.073 en janvier 2022 à 1.382 en novembre.

S'agissant de l'activité partielle de longue durée, qui vise à préserver l'emploi dans des entreprises confrontées à des réductions d'activité dues à un choc temporaire (pandémie par exemple), le nombre d'autorisations validées est passé de 1.496 en janvier 2022 à 385 en novembre.

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(Avec AFP)