Energie : Pécresse veut « sortir progressivement du nucléaire »… en Île-de-France

Par César Armand  |   |  644  mots
Sobriété énergétique, développement des énergies renouvelables (EnR), déploiement de la mobilité propre, développement de l'efficacité énergétique, encouragement de l'innovation sur les technologies d'avenir et structuration des filières relatives aux métiers de la transition énergétique sont les six directeurs de la stratégie énergétique et climatique de la région. (Crédits : Reuters)
La présidente du conseil régional d'Ile-de-France et quinze acteurs publics et privés se sont engagé ce 13 juillet 2018 à réussir ensemble la transition énergétique de l’Île-de-France.

Sobriété énergétique, développement des énergies renouvelables (EnR), déploiement de la mobilité propre, développement de l'efficacité énergétique, encouragement de l'innovation sur les technologies d'avenir et structuration des filières relatives aux métiers de la transition énergétique.

Ce vendredi 13 juillet, la présidente (LR) du conseil régional d'Île-de-France Valérie Pécresse et son vice-président (UDI) Jean-Philippe Dugoin-Clément chargé de l'Ecologie et du Développement durable, se sont engagés avec les quinze acteurs publics et privés ayant participé à l'élaboration de leur stratégie énergétique et climatique à décliner ces six axes directeurs.

La région francilienne doit en effet fournir encore beaucoup d'efforts si elle veut devenir, comme l'espère, la référence européenne en matière d'environnement. Elle importe près de 90 % de l'énergie qu'elle consomme et dans les 10 % qu'elle produit, seuls 8 % sont d'origine renouvelable. Or, d'ici à 2030, elle veut atteindre 25 % d'énergies renouvelables voire 45 % en 2050.

Sobriété et hydrogène

« Aujourd'hui, la région engage sa responsabilité pour dessiner un chemin de progrès vers une Île-de-France décarbonée en assumant de sortir progressivement du nucléaire », a déclaré Valérie Pécresse avant d'ajouter aussitôt : « en revanche, nous sommes très attachés à préserver le capital francilien de recherche scientifique et technique liée aux technologies de l'atome, notamment dans le domaine médical et celui de la sûreté ».

Jean-Jacques Guillet, président (LR) du Syndicat intercommunal pour le gaz et l'électricité en Ile-de-France (Sigeif), est « lucide » : « nous n'arriverons pas à être à 100 % d'EnR, mais l'Ile-de-France doit être de moins en moins dépendante ». Pour Jacques JP Martin, patron (LR) du Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour les énergies et les réseaux de communication (Sipperec), la région doit « avancer d'un cran » sur l'hydrogène.

Chez GRTGaz, le représentant souhaite justement « une complémentarité entre les réseaux électrique, les réseaux gaz et la production d'hydrogène » quand Enedis veut les raccorder pour « développer les énergies renouvelables et déployer des solutions d'autoconsommation ». Du côté de GRDF, l'accent est mis sur la sobriété, les éco-gestes et la technologie de même que chez RTE, la volonté affichée est de « contribuer à la promotion de la sobriété énergétique et d'accélérer la mobilité propre ».

Un suivi annuel

Outre Seine-et-Marne Environnement, huit agences locales de l'énergie et du climat (ALEC) déclineront aussi chacun de ces aspects, dont celle de l'Ouest-Essonne qui a promis de « toujours remettre le sujet de la transition énergétique sur le tapis ». « On sera la cheville ouvrière, on mènera la bataille sur le terrain, a déclaré sa porte-parole, et on ira leur expliquer un par un si l'on veut atteindre ces objectifs ô combien ambitieux ».

Plus généralement, au regard des discours des uns et des autres, la géothermie, qui consiste à prélever de l'eau d'une nappe phréatique pour stabiliser la température d'un lieu, comme la méthanisation, qui transforme les déchets organiques en fertilisant et en biogaz avant d'être injecté dans les tuyaux, semblent s'imposer comme les ressources renouvelables à prioriser.

« Pour être crédibles, on va décliner chacun de ces objectifs avec une montée en puissance progressive chaque année, a confié Valérie Pécresse à La Tribune en marge de cette réunion, que ce soit sur l'achat de bus propres, les transports en général, l'isolation, la production d'énergies renouvelables, l'ouverture de centres de productions...  Chaque année, on verra où on en est. »

Prochaines étapes "vertes" du conseil régional : la feuille de route sur l'économie circulaire promise cet automne et la « stratégie écomatériaux » qui devrait être adoptée d'ici à la fin de l'année 2018.