Gaz : la France à son tour frappée par la baisse des livraisons russes (Engie)

Par latribune.fr  |   |  522  mots
Si Engie a déclaré avoir constaté une baisse des réductions des livraisons de gaz, il n'a pas donné pour l'instant plus de précisions. (Crédits : BENOIT TESSIER)
Depuis le début de la semaine, les annonces de baisse des livraisons de gaz russe s'accumulent au détriment de l'Europe. Cette fois, c'est la France qui constate une réduction de son approvisionnement, comme l'a déclaré Engie qui a assuré que cela « n'a pas d'impact sur l'approvisionnement » de ses clients.

La baisse des livraisons de gaz touche désormais la France. C'est du moins ce qu'a déclaré Engie, ce jeudi. « Nous constatons effectivement une réduction des livraisons et nous suivons cette situation avec attention, qui n'a pas d'impact sur l'approvisionnement de nos clients », a déclaré, ce jeudi, un porte-parole de l'entreprise sans toutefois donner plus de précisions.

Peu avant, l'italien Eni a, lui, déclaré que Gazprom ne livrera jeudi que 65% des quantités réclamées, évoquant des problèmes techniques alors que le géant gazier russe avait déjà réduit mercredi de 15% ses livraisons de gaz au groupe italien. « Face à une demande journalière de gaz de la part d'Eni supérieure d'environ 44% à celle d'hier, une hausse due à la récupération des quantités non reçues et aux dynamiques commerciales normales, Gazprom a annoncé que seulement 65% des volumes demandés seront livrés », a précisé Eni dans un communiqué.

Le groupe autrichien OMV a aussi fait état, ce jeudi, d'une réduction de ses livraisons de gaz : « Nous pouvons confirmer que nous avons été informés par Gazprom d'une réduction des volumes de livraisons », a indiqué OMV dans une déclaration, précisant toutefois que l'approvisionnement de ses clients est « assuré pour le moment ».

Baisse d'un tiers en Europe

La veille, c'est l'Union européenne qui faisait état d'une baisse. Gazprom a en effet annoncé baisser encore d'un tiers ses livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream. L'entreprise russe explique ne pas recevoir suffisamment d'équipements nécessaires, notamment des compresseurs, de la part du groupe allemand Siemens. En conséquence, « Gazprom arrête le fonctionnement d'une autre turbine à gaz de Siemens à la station de compression Portovaïa », où se fait le remplissage de Nord Stream, et dont la production quotidienne est passée, ce jeudi, de 100 à 67 millions de mètres cubes par jour, a-t-elle indiqué mercredi.

Réagissant aux annonces de Gazprom, le gouvernement allemand l'a ensuite accusé de chercher à faire « monter les prix » du gaz. « Il s'agit clairement d'une stratégie visant à perturber et faire grimper les prix », a dénoncé le ministre de l'Économie et du Climat Robert Habeck, dans un communiqué. Ce dernier a également écarté la justification donnée par le gazier russe affirmant que c'est « une décision politique » qui « ne peut pas être justifiée par des raisons techniques ».

Le chef du gouvernement italien Mario Draghi a, lui, accusé, ce jeudi, Kiev Gazprom de « mensonges »« L'une des explications est que la maintenance (...) nécessite des pièces de rechange », a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous, l'Allemagne et d'autres (pays), pensons que ce sont des mensonges ».

« Notre produit, nos règles. Nous ne jouons pas selon des règles que nous n'avons pas faites », a répondu le patron de Gazprom Alexeï Miller, lors du forum économique de Saint-Pétersbourg ce même jour. « La Russie est un fournisseur d'énergie fiable pour les amis de la Russie », a-t-il ajouté, une variation de son crédo répété par Gazprom depuis des années sur la fiabilité du groupe pour ses clients.