Nouveau coup dur pour l'Union européenne. La veille Gazprom a annoncé qu'il allait diminuer de plus de 40% sa capacité quotidienne de livraison de gaz vers l'Allemagne via le gazoduc Nord Stream. Cette fois, la baisse sera de 33%. Ce mercredi, le géant gazier a, en effet, déclaré baisser d'encore un tiers ses livraisons de gaz à l'Europe via le gazoduc Nord Stream.
Pour justifier la baisse de l'approvisionnement, Gazprom a dénoncé une baisse des livraisons des équipements nécessaires, entre autres des compresseurs par le groupe allemand Siemens. « Gazprom arrête le fonctionnement d'une autre turbine à gaz de Siemens à la station de compression Portovaïa », où se fait le remplissage de Nord Stream, et dont la production quotidienne passera jeudi de 100 à 67 millions de mètres cubes par jour, après une première baisse de 167 à 100 millions de m3 mardi. La veille, le groupe avait déjà indiqué que « seules trois unités de compression de gaz (pouvaient) actuellement être utilisées » à la station de compression de « Portovaïa ».
Des propos que le ministre allemand de l'Economie et du Climat a balayé d'un revers de la main, ce mercredi. « Ce qui s'est passé hier est une décision politique, et elle ne peut pas être justifiée par des raisons techniques », a ainsi dénoncé Robert Habeck, lors d'une conférence de presse.
Baisse de 15% des livraisons à l'italien Eni
L'Allemagne n'est pas la seule à être la cible de Gazprom. Ce dernier a également réduit de 15% ses livraisons de gaz au groupe italien Eni pour la journée de ce mercredi. « Eni confirme que Gazprom lui a communiqué une réduction limitée des fournitures de gaz pour la journée d'aujourd'hui, équivalente à environ 15% », a indiqué à l'AFP un porte-parole, précisant que les « raisons de cette diminution n'ont pas été notifiées à ce stade ».
Les exportations de gaz russe vers l'Europe sont en baisse constante depuis le début des sanctions contre la Russie. Cette nouvelle réduction annoncée ce mercredi par Gazprom porte à près de 60% la baisse des approvisionnements quotidiens via le gazoduc sous-marin Nord Stream 1, qui relie la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique. Et Gazprom a indiqué ce mercredi que les exportations vers les pays ne faisant pas partie de la Confédération des États indépendants, un groupe réunissant neuf anciennes républiques soviétiques, avaient baissé de 28,9% du 1er janvier au 15 juin par rapport à la même période l'an dernier. D'autant que, en réaction aux sanctions occidentales, la Russie a exigé le paiement en rouble des livraisons de gaz, ce que se sont refusés à faire certains pays. Ils ont alors été sanctionnés par Gazprom qui a interrompu ses livraisons de gaz à la Pologne, à la Bulgarie et aux Pays-Bas.