Gaz : le géant russe Gazprom coupe entièrement le robinet à Engie

Par latribune.fr  |   |  579  mots
(Crédits : Stephane Mahe)
Le géant russe Gazprom a annoncé mardi qu'il allait suspendre entièrement ses livraisons de gaz au groupe français Engie à partir de jeudi, du fait du non-paiement par ce dernier de l'intégralité des livraisons effectuées en juillet.

Plus de livraisons de gaz de Gazprom à Engie jeudi. Après avoir indiqué ce mardi matin au groupe français qu'il réduisait ses livraisons, le géant russe a annoncé dans la soirée qu'il allait suspendre entièrement ses livraisons en raison d'un différend Selon Gazprom, Engie n'a pas payé l'intégralité des livraisons effectuées en juillet. Ceci conformément à un décret de Vladimir Poutine signé fin mars spécifiant « qu'il est interdit de livrer davantage de gaz naturel à un acheteur étranger si l'acheteur n'a pas effectué le paiement en intégralité dans le délai fixé dans le contrat ». La coupure totale est prévue jeudi.

« Gazprom Export a notifié Engie d'une suspension complète des livraisons de gaz à partir du 1er septembre 2022 jusqu'à la réception en intégralité des sommes financières dues pour les livraisons », a indiqué le groupe russe.

Contacté par l'AFP mardi soir, Engie a refusé de commenter l'annonce de Gazprom.

Le groupe a rappelé avoir déjà mis en place des mesures pour pouvoir fournir ses clients, même en cas d'interruption des flux de Gazprom. Les livraisons de gaz russe à Engie avaient déjà considérablement diminué depuis le début du conflit en Ukraine.

Les ménages protégés

Cette annonce intervient alors que les stockages de gaz sont remplis à plus de 90%. Alors que les menaces d'une pénurie de gaz s'accentue, Elisabeth Borne a affirmé mardi que les éventuelles coupures de gaz ne concerneraient pas les ménages mais les entreprises, qui en sont les plus grandes consommatrices.

« Les coupures, elles ne concernent pas les ménages (...) on ne va pas couper le gaz chez les ménages français, mais c'est sur nos entreprises, les gros consommateurs, qu'il pourrait y avoir des coupures », a affirmé la Première ministre dans l'émission Quotidien sur la chaîne TMC. Pour éviter ces coupures, elle a invité à nouveau les Français, particuliers comme entreprises, à réduire leurs consommations de gaz ou d'électricité, alors que certains réacteurs nucléaires producteurs d'électricité sont arrêtés. « Tout ce qu'on peut faire pour baisser nos consommations ça nous évitera d'arriver à des situations où on devrait avoir des coupures », a-t-elle dit.

Ces coupures pourraient survenir « si toutes les mauvaises hypothèses se conjuguent : si la Russie coupe ses approvisionnements, si jamais il y a des tensions sur le GNL (gaz naturel liquéfié) et que les commandes qu'on a passées ne sont pas honorées, s'il y a un hiver très froid », a-t-elle énuméré.

La cheffe du gouvernement a expliqué de nouveau qu'elle était favorable à des « mesures radicales » en matière de transition écologique mais qu'elle ne soutenait pas un modèle de "décroissance".

« En France, on est tous attachés à notre modèle social (...)  On doit concilier des changements radicaux pour lutter contre le dérèglement climatique mais cela ne doit pas nous conduire à plaider pour une société de la décroissance. Financer notre modèle social, ce n'est pas compatible avec ceux qui plaident la décroissance. Il faut qu'on trouve un nouveau modèle de croissance durable », a-t-elle déclaré.

Lundi devant le Medef, Elisabeth Borne avait exhorté les entreprises à réduire rapidement leur consommation d'énergie de manière à éviter des mesures de « rationnement ».

Lire aussiPermettre aux industriels de vendre l'énergie qu'ils n'ont pas consommée : le risque de créer une usine à gaz