Gaz : l'Allemagne optimiste sur la question du gaz

Le chancelier allemand Olaf Scholz considère que son pays se trouve désormais « en bien meilleure position » pour faire face « aux menaces » de la Russie, notamment concernant la crise du gaz. Et ce grâce à une série de mesures mises en place ces dernières semaines. Le gouvernement allemand se veut confiant sur sa capacité à remplir ses stocks de gaz, bien que le régulateur de l'énergie s'est révélé sceptique il y a quelques jours. La France, elle, devrait atteindre ses objectifs malgré la baisse des livraisons par le géant russe Gazprom.
« Nous pouvons faire face aux menaces auxquelles nous sommes confrontées de la part de la Russie », a déclaré Olaf Scholz.
« Nous pouvons faire face aux menaces auxquelles nous sommes confrontées de la part de la Russie », a déclaré Olaf Scholz. (Crédits : Reuters)

Olaf Scholz apparaît confiant. Toutes les mesures prises par l'Allemagne pour garantir son approvisionnement ont « contribué à ce que nous soyons aujourd'hui dans une bien meilleure situation qu'envisagée il y a quelques mois », a jugé le chef de l'exécutif devant la presse, avant le début d'un séminaire gouvernemental à Meseberg, près de Berlin.

« Nous pouvons faire face aux menaces auxquelles nous sommes confrontées, de la part de la Russie, qui utilise par exemple le gaz comme part de sa propre stratégie dans la guerre contre l'Ukraine », a précisé Olaf Scholz.

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L'Allemagne, très dépendante du gaz russe, a vu ses livraisons chuter fortement depuis le début de la guerre en Ukraine le 24 février. Face aux risques de pénurie, Berlin a donc fixé en juillet une série d'objectifs pour que les stocks de gaz atteignent 95% d'ici le 1er novembre, avant le début de l'hiver. Pour ce faire, le gouvernement a adopté une série de mesures d'économie de la ressource, entre recours accru au charbon, diminution de la consommation des bâtiments publics et incitations aux entreprises.

Berlin a également débloqué une enveloppe exceptionnelle de 1,5 milliard d'euros pour acheter du gaz naturel liquéfié (GNL) afin d'assurer son approvisionnement, auprès du Qatar et des États-Unis, notamment. À moyen terme, cinq projets de terminaux GNL sont prévus pour que le pays importe directement la ressource depuis la mer. Le premier devrait être opérationnel dès cet hiver dans le port de Wilhelmshaven sur la mer du Nord.

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Objectifs presque atteints, mais...

Des mesures qui ont porté leurs fruits. Le ministre de l'Économie Robert Habeck a en effet annoncé dimanche 28 août que les réserves de gaz se remplissent « plus vite que prévu ». L'objectif de stockage fixé par le gouvernement pour octobre, à 85%, « devrait être atteint dès le début du mois de septembre », a-t-il indiqué. Les réserves de gaz se situent actuellement à 82% de leurs capacités.

Néanmoins, l'Agence des réseaux, le régulateur de l'énergie, se veut sceptique sur la capacité du pays à atteindre les objectifs. Le 18 août dernier, elle a fait savoir que, selon elle, l'objectif de 85% d'ici à octobre n'est « pas impossible, mais très ambitieux ». Pire encore : la cible finale, c'est-à-dire parvenir à un taux de 95% d'ici au 1er novembre, paraît hors de portée « car certains sites de stockage sont partis d'un niveau de remplissage très bas ».

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ZOOM : MALGRÉ DES STOCKS BIEN REMPLIS, INQUIÉTUDE EN FRANCE

Les stocks de gaz de la France sont actuellement au-dessus du seuil de 90% de remplissage pour l'hiver, selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI). Et le pays est en bonne route pour tenir son objectif de 100% d'ici novembre. Néanmoins, l'annonce ce mardi 30 août par le groupe Engie d'une nouvelle réduction des livraisons du géant Gazprom entretient les craintes sur l'approvisionnement pour l'hiver. Le groupe rappelle toutefois avoir déjà mis en place des mesures pour pouvoir fournir ses clients même en cas d'interruption des flux de Gazprom.

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Pour rappel, les livraisons de gaz russe à Engie avaient déjà considérablement diminué depuis le début du conflit en Ukraine, passant récemment à seulement 1,5 TWh (térawatt-heure) par mois, selon Engie. Ce chiffre est à rapporter à des approvisionnements « totaux annuels en Europe supérieurs à 400 TWh » pour Engie, ajoute l'énergéticien.

Fin juillet, Engie a assuré avoir significativement réduit son « exposition financière et physique au gaz russe », qui ne représentait déjà plus qu'à peu près 4% de ses approvisionnements.

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 (Avec AFP)

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