Grèves : 3 terminaux méthaniers sur 4 qui approvisionnent la France en GNL, mis à l'arrêt

Par latribune.fr  |   |  407  mots
Un terminal méthanier de GNL. (Crédits : Qatargas)
En pleine crise énergétique, et pour peser contre le gouvernement qui soutient son projet de réforme des retraites, la CGT Elengy a annoncé la mise à l'arrêt de ces points d'approvisionnement stratégiques en Gaz Naturel Liquéfié (GNL) pour « sept jours ».

Il est une alternative clé dans le contexte de la guerre en Ukraine qui a rompu les contrats de livraisons d'hydrocarbures en provenance de Russie vers l'Europe. Mais une actualité française vient prendre le dessus sur l'enjeu énergétique immédiat du GNL (gaz naturel liquéfié) : la réforme des retraites du gouvernement Macron. Face à elle, une partie des syndicats sont bien résolus à mettre l'économie française « à l'arrêt ». Aussi, dans le prolongement des grèves reconductibles et de la mobilisation du mardi 7 mars, la CGT Elengy a annoncé lundi que trois des quatre terminaux méthaniers qui permettent d'importer du GNL dans l'Hexagone, ont été mis à l'arrêt pour « sept jours ».

L'arrêt de ces trois terminaux situés à Fos-sur-Mer (Bouches du Rhône) pour deux d'entre eux, et à Saint Nazaire (Loire Atlantique) pour le troisième, bloque l'alimentation en gaz du réseau de distribution GRT Gaz, le déchargement des navires méthaniers et le remplissage des citernes de GNL.

Pour décharger le GNL des navires méthaniers, il faut des terminaux portuaires capables de le regazéifier et réinjecter dans les réseaux terrestres.

Une filière qui doit tourner à plein régime

Cette grève survient alors que la filière française du GNL veut justement augmenter ses capacités, à l'image du voisin allemand, et ce pour éviter une nouvelle flambée des coûts de l'énergie. Alors que les terminaux méthaniers tricolores n'étaient remplis qu'à 40% de leurs capacités jusqu'en 2021, ces derniers fonctionnaient à la fin 2022 à plein régime.

Les trois terminaux gérés par Elengy ont vu leur activité grimper en flèche (+70%) avec l'accueil de 330 navires méthaniers en 2022, ce qui correspond à l'arrivée d'un navire tous les deux à trois jours

Depuis l'invasion russe de l'Ukraine et le tarissement des flux de gaz russe vers l'Europe transitant par les gazoducs, le marché mondial du GNL est en pleine ébullition. Pour remplacer ces précieuses molécules de gaz, l'Europe a, en effet, importé 38 millions de tonnes de GNL supplémentaires en 2022.

Une course contre la montre pour s'approvisionner en GNL est donc lancée en Europe. Jusqu'à la fin 2022, l'Allemagne ne disposait d'aucun terminal méthanier pour réceptionner le GNL. Elle vient d'inaugurer son troisième terminal en janvier dernier.

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(Avec AFP)