Grèves : Total évalue ses pertes à plusieurs dizaines de millions de dollars

Par latribune.fr  |   |  433  mots
Le 24 mai, le PDG de Total, Patrick Pouyanné, avait menacé de "réviser sérieusement" les investissements du groupe dans son activité de raffinage en France, en pleine restructuration pour la rendre bénéficiaire.
Dans un document interne, le groupe évalue ses pertes à plusieurs dizaines de millions de dollars par semaine. Total estime que les grèves dans les raffineries impliquent un coup d'arrêt dans la sécurisation de l'outil industriel.

Quatre raffineries de Total étaient complètement arrêtées jeudi (Normandie, Donges, Grandpuits et Feyzin) tandis que celle de La Mède (Bouches-du-Rhône) tourne à 80% de ses capacités et expédie ses carburants par oléoduc.

"Financièrement, cela représente tout d'abord une perte de l'ordre de plusieurs dizaines de millions de dollars par semaine", a indiqué Michel Charton, le directeur du raffinage européen chez Total, dans une communication interne datée de mercredi.

40 millions d'euros de pertes par semaine ?

Le Figaro a affirmé mercredi que le manque à gagner pour Total atteignait 40 millions d'euros par semaine, soit une facture qui s'élève déjà à 80 millions d'euros depuis le début des blocages des raffineries. Un montant que le groupe, qui ne communique pas sur le coût de la grève, n'a pas voulu confirmer.

"Mais les dommages vont au-delà: c'est globalement un coup d'arrêt aux efforts menés depuis quatre ans par les équipes pour faire progresser notre taux de disponibilité, sécuriser notre outil industriel, rechercher des clients et les fidéliser...", a souligné M. Charton.

"Ce conflit n'est pas le nôtre mais il nous fragilise, met nos clients et sous-traitants dans une situation grave - dramatique parfois - et, à plus long terme, compromet l'avenir de nos sites français", a-t-il déploré.

Un quart des effectifs en grève selon Total

Le 24 mai, le PDG de Total, Patrick Pouyanné, avait menacé de "réviser sérieusement" les investissements du groupe dans son activité de raffinage en France, en pleine restructuration pour la rendre bénéficiaire.

Le groupe a prévu d'investir 400 millions d'euros pour moderniser le site de Donges (Loire-Atlantique) et 200 millions pour reconvertir celui de La Mède vers la production de biocarburants, moyennant la suppression sur ce dernier de 180 postes.

Selon Michel Charton, le mouvement de grève "est porté par moins d'un quart des effectifs de nos sites. Mais il suffit de quelques personnes clés dans l'organisation que l'on ne parvient pas à remplacer - opérateurs, chefs de quart - pour perturber considérablement le fonctionnement d'une plateforme".

Il a indiqué qu'une consultation était organisée mercredi et jeudi par la direction auprès des 650 salariés de Donges pour savoir s'ils soutiennent ou pas une reprise de l'activité sur le site.

La direction de la plateforme avait déploré vendredi, après l'appel de la CGT à un mouvement de grève illimité, une décision prise unilatéralement par le syndicat. La consultation est organisée à la demande d'une centaine de salariés, selon Total.

(Avec AFP)