La vignette anti-pollution inquiète certains salariés

Par latribune.fr  |   |  363  mots
Depuis le 16 janvier, dans Paris intramuros, motos, voitures ou utilitaires doivent arborer la vignette ronde Crit'air, qui les identifie selon leurs émissions (oxydes d'azote, particules) et permet d'interdire certaines catégories les jours de pics.
La CFDT observe que les salariés travaillant en horaires décalés n'ont parfois "pas d'offres de transports publics leur permettant d'arriver à l'heure du début de leur service", et "se retrouvent contraints à l'utilisation d'une voiture personnelle interdite à la circulation dans Paris".

L'application à Paris de la vignette anti-pollution suscite quelques "inquiétudes" chez les salariés dont les véhicules sont interdits et qui n'ont pas de solution de transport collectif car ils travaillent en horaires décalés, a souligné lundi la CFDT Transports environnement. Dans un communiqué, la fédération dénonce l'absence de réponse de la mairie de Paris, interpellée sur le sujet il y a deux mois, "laissant dans l'inquiétude de nombreux salariés franciliens socialement fragilisés".

Depuis le 16 janvier, dans Paris intramuros, motos, voitures et utilitaires doivent arborer la vignette ronde Crit'air, qui les identifie selon leurs émissions (oxydes d'azote, particules) et permet d'interdire certaines catégories les jours de pics. Les véhicules les plus polluants, non classés, ne peuvent obtenir la vignette et n'ont plus le droit de rouler dans Paris en semaine entre 8 heures et 20 heures, comme depuis le 1er juillet 2016 les voitures immatriculées avant 1997.

Sans remettre en cause le bien-fondé de la mesure, la CFDT Transports observe que "logeant en banlieue éloignée et ne bénéficiant pas d'offres de transports publics leur permettant d'arriver à l'heure du début de leur service, de nombreux salariés se retrouvent contraints à l'utilisation d'une voiture personnelle interdite à la circulation dans Paris".

Quelques pistes de réflexion

Souhaitant qu'une réflexion s'engage entre la mairie et les entreprises, un porte-parole de la fédération évoque quelques "pistes", comme une "tolérance" exceptionnelle ou encore la mise en place de "parkings relais" aux portes de Paris avec ensuite des "navettes" pour acheminer les salariés concernés jusqu'au lieu de leur prise de poste.

Interrogée par l'AFP, la ville de Paris a indiqué "avoir conscience" de cette problématique mais rappelle "sa responsabilité en matière de santé publique" et exclut des dérogations. Promettant de "répondre" à la CFDT, la municipalité précise "travailler" avec le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) pour "augmenter l'offre de transport la nuit". Elle évoque aussi "des solutions d'accompagnement pour laisser sa voiture particulière", telles que le "prêt de véhicules partagés" du lieu de travail au domicile, Autolib ou Vélib.