Le "oui" contesté d'Obama aux forages au large de l'Alaska

Par latribune.fr  |   |  409  mots
"Je partage les inquiétudes exprimées sur le forage en mer", a toutefois expliqué Barack Obama, affirmant avoir "toujours en mémoire la marée noire de BP dans le Golfe du Mexique".
A quelques mois de la COP21, la conférence de Paris sur le climat, le président américain s'est une nouvelle fois justifié sur son feu vert à Shell pour cette autorisation d'exploration pétrolifère.

A deux jours de son départ pour l'Alaska pour un voyage centré sur le climat, Barack Obama a défendu samedi sa décision très controversée d'autoriser Shell à mener des forages dans la mer des Tchouktches. Or ce feu vert accordé au groupe pétrolier anglo-néerlandais a provoqué la colère des associations de défense de l'environnement. Ces dernières dénoncent l'"hypocrisie" du président américain, qui martèle depuis plusieurs mois la nécessité de prendre des mesures ambitieuses dans la lutte contre le changement climatique.

Elles jugent cette décision d'autant plus regrettable qu'elle intervient à l'approche de la conférence de Paris (COP21), en décembre, rendez-vous crucial qui vise à conclure un accord international pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et enrayer le réchauffement en cours. "Même si nous accélérons la transition [vers les énergies renouvelables, Ndlr], notre économie doit encore s'appuyer sur le pétrole et le gaz", a justifié Barack Obama dans son allocution hebdomadaire, soulignant qu'il préfère donner la priorité à une production énergétique américaine sur les importations.

"Nous ne donnons pas les permis à la légère"

"Je partage les inquiétudes exprimées sur le forage en mer, a-t-il ajouté. J'ai évidemment toujours en mémoire la marée noire de BP dans le Golfe du Mexique." Cependant, a-t-il embrayé, l'administration a veillé à ce que ces opérations soient menées selon "les règles les plus exigeantes possibles, avec des exigences spécifiques aux risques liés aux forages au large de l'Alaska".

"Nous ne donnons pas les permis à la légère", a-t-il martelé, assurant que la sécurité dans ce domaine "a été et restera la priorité absolue de son administration". Barack Obama doit effectuer à partir de lundi un voyage de trois jours en Alaska, Etat le plus vaste des Etats-Unis qui est en première ligne face au réchauffement climatique.

Une menace pour la pêche et le tourisme

"Les habitants de l'Alaska vivent déjà avec les effets du changement climatique", a-t-il rappelé dans son allocution, évoquant les menaces qui pèsent sur la pêche ou encore le tourisme. Le président américain participera lundi à une conférence internationale sur l'Arctique à Anchorage avant de se rendre, mardi et mercredi, à la rencontre des habitants touchés par le changement climatique, à Seward, Dillingham, ou encore Kotzebue.

(avec AFP)