Loi Travail : au secteur de l'électricité de se mobiliser

Par latribune.fr  |   |  555  mots
Située à une centaine de kilomètre au sud-est de Paris, la centrale de Nogent (photo) possède deux réacteurs, dont un est déjà à l'arrêt pour des raisons techniques.
Mardi, les salariés de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube) ont voté le blocage du site. Le mouvement devrait se durcir jeudi, à l'occasion d'une nouvelle journée de manifestations à travers la France.

Le mouvement s'intensifie. Après les raffineries -six d'entre elles sont toujours à l'arrêt partiel ou complet mercredi matin-, les centrales nucléaires commencent à leur tour être touchées par la mobilisation contre la loi Travail. "C'est le moment d'accentuer la mobilisation. Nous appelons à un mouvement le plus fort possible", a déclaré mardi 23 mai la porte-parole de la fédération nationale mines-énergie de la CGT (FNME-CGT), Marie-Claire Cailletaud.

Des coupures électriques ont déjà eu lieu mardi dans plusieurs quartiers de Nantes ainsi que dans le plus grand centre commercial d'Europe à Marseille, "mais les baisses de charge pourraient être plus importantes jeudi" à l'occasion de la huitième journée de mobilisation contre le texte présenté par la ministre du Travail Myriam El Khomri.

Blocage de la centrale de Nogent-sur-Seine

Secrétaire général CGT-Energie du département de l'Aube, Arnaud Pacot a indiqué mardi "qu'il a été décidé d'un blocage du site à la centrale de Nogent-sur-Seine et d'une baisse de charge lors d'une assemblée générale du personnel où étaient présents une centaine de salariés". La grève de 24 heures commencera mercredi soir à partir de 21h, a dit à Reuters Laurent Langlard, un porte-parole de la fédération Mines et Energie de la CGT.

Située à une centaine de kilomètre au sud-est de Paris, la centrale de Nogent possède deux réacteurs, dont un est déjà à l'arrêt pour des raisons techniques. "On fera en sorte de ne pas le redémarrer, quant au réacteur numéro deux, il y aura une baisse de charge, avec l'idée de l'arrêter totalement", a ajouté Arnaud Pacot, précisant que la centrale avait déjà connu des baisses de charge "de l'ordre de 15 à 30%" lors des précédentes journées d'action.

 Des assemblées générales auront lieu dans la journée dans d'autres centrales nucléaires, a déclaré Laurent Langlard.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole d'EDF a déclaré qu'il était "difficile" de prévoir les conséquences sur la production électrique. "Cela pourrait entraîner des baisses de charge" en cas de forte mobilisation sur les sites, "tout dépendra de l'ampleur de la grève", a-t-il ajouté.

L'avenir de la branche énergétique inquiète

Lors d'assemblées générales organisées ces derniers jours dans plusieurs sites, "de jeunes salariés ont fait part de leur volonté d'intervenir sur leur outil de travail", selon Laurent Heredia, membre de la direction fédérale de la FNME-CGT.

"On sent clairement que le mouvement de contestation monte", a-t-il assuré.

Le syndicat souhaite "le retrait de la loi Travail" mais entend également réitérer ses inquiétudes quant à l'avenir de la branche énergétique. L'État s'est engagé en avril à renflouer le groupe EDF, endetté et plombé par des prix de l'électricité en berne en Europe et des d'investissements à venir, notamment le projet controversé Hinkley Point.

Quelques mois plus tôt, c'est au secours du groupe nucléaire Areva qu'il était intervenu. Un plan d'économies prévoyant la suppression de 6.000 postes d'ici à 2017 avait entre autres été décidé.

(avec AFP et Reuters)