Macron convoque les patrons de l'énergie mais repousse la feuille de route (PPE) à novembre

Par latribune.fr  |   |  591  mots
"S'il y a un jour un nouveau nucléaire, quel sera-t-il ? Est-ce que c'est l'EPR, qui aujourd'hui n'a pas encore fait la démonstration de sa fiabilité en termes de sécurité ou sa compétitivité en termes économiques ? Eh bien, c'est cela qu'il faudra travailler dans les années qui viennent", a fait valoir le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, sur LCI ce matin. (Crédits : Reuters)
À deux semaines de la présentation de la "programmation pluriannuelle de l'énergie" (PPE), l'ordre du jour de cette "réunion de travail" à l'Élysée portera, entre autres, sur "la réduction des émissions de CO2, la maîtrise de la facture énergétique des Français, les enjeux de souveraineté"... Outre les producteurs d'énergie (EDF, ENgie, Orano, Total), de grands industriels (Vinci, Bouygues), ainsi que de puissants organismes de recherche (CEA, CNRS, Inra...) seront autour de la table. Mais aucune ONG.

Emmanuel Macron réunit dans l'après-midi du mercredi 24 octobre une trentaine d'entreprises et organismes de recherche pour les mobiliser sur les questions énergétiques, a indiqué l'Élysée, à deux semaines de la présentation de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) allant jusqu'en 2028.

Cette "séance de travail", à laquelle sont notamment conviées des grandes entreprises ainsi que le CNRS, l'INRIA (Institut national de recherche en informatique et automatique), le CEA ou encore l'INRA, portera sur "la réduction des émissions de CO2 liées à la consommation d'énergie, la maîtrise de la facture énergétique des Français, le 'made in France' des nouvelles solutions énergétiques bas-carbone et les enjeux de souveraineté liés à l'énergie", précise la présidence.

Macron promet "des annonces fortes dans la stratégie énergétique"

Selon Les Echos, le chef de l'État a notamment convié Patrick Pouyanné (Total), Jean-Bernard Lévy (EDF), Isabelle Kocher (Engie), Philippe Varin (Orano, ex-Areva), Xavier Huillard (Vinci) ou encore Martin Bouygues (Bouygues).

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, avait indiqué mercredi que les grandes lignes de la PPE seraient présentées en conseil des ministres "fin octobre-début novembre".

Le gouvernement pourrait notamment annoncer la fermeture de certaines centrales nucléaires alors qu'il souhaite à terme réduire sa dépendance à l'atome.

Devant son gouvernement remanié, le chef de l'État a promis le 17 octobre "des annonces fortes dans la stratégie énergétique". La veille, dans son allocution télévisée post-remaniement, il avait également annoncé qu'il prendrait des "décisions structurantes et historiques" en la matière.

Les grandes orientations seront annoncées "plutôt courant novembre"

La présentation des grandes orientations du gouvernement pour le secteur de l'énergie (PPE) est de nouveau repoussée à "courant novembre", a annoncé ce mercredi la nouvelle secrétaire d'État à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon.

"Si le président a annoncé des décisions, a annoncé qu'il allait prendre des décisions, évidemment il portera cette annonce. Cette annonce sera plutôt courant novembre", a-t-elle dit sur RMC. "L'annonce ne sera pas le 30 octobre, ce sera courant novembre", a-t-elle ajouté.

Le gouvernement doit présenter sa programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) pour les années 2019-2023 et 2024-2028. Initialement prévue pour fin juin, cette présentation avait dernièrement été repoussée à la fin octobre.

Vers un renouveau du nucléaire ?

Elle doit notamment aborder la délicate question de la baisse de la part du nucléaire dans la production d'électricité mais aussi l'essor des renouvelables.

"Est-ce que nous réinvestissons dans des vieilles centrales nucléaires, dans un vieux système, ou est-ce qu'au contraire nous menons une transformation ? Avec (le président) Emmanuel Macron nous avons été élus pour conduire une transformation", a fait valoir le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, sur LCI.

Et d'ajouter :

"S'il y a un jour un nouveau nucléaire, quel sera-t-il ? Est-ce que c'est l'EPR, qui aujourd'hui n'a pas encore fait la démonstration de sa fiabilité en termes de sécurité ou sa compétitivité en termes économiques ? Eh bien, c'est cela qu'il faudra travailler dans les années qui viennent."

"Contre-réunion" des ONG

Non conviées, des associations écologistes, notamment Greenpeace et la Fondation pour la nature et l'homme, ou encore la fédération des entreprises de l'éolien (FEE), ont décidé d'organiser une "contre-réunion" au même moment près de l'Élysée.

(avec AFP)