Montée en pression à EDF : jusqu'à 7.000 postes supprimés en 4 ans

Par latribune.fr  |   |  415  mots
Cette intensification des réduction d'effectifs inquiète les syndicats, alors que l'entreprise a de gros chantiers devant elle (maintenance lourde des centrales nucléaires françaises et construction de deux réacteurs RPR à Hinkley Point, en Angleterre).
Alors que ce matin se tient un comité central d'entreprise, de nouveaux chiffres sortent, plus inquiétants encore que ceux d'hier sur l'ampleur du plan d'économies que la direction va soumettre aux représentants des salariés.

Hier, des sources au fait du dossier avaient déjà évoqué une amplification des suppressions de postes par rapport aux premières propositions faites par la direction d'EDF il y a un an - elle tablait alors sur 2.300 à 4.200 suppressions sur deux ans (2016-2018) et le Pdg d'EDF Jean-Bernard Lévy avait alors assuré qu'il n'irait "pas plus loin dans les baisses d'effectifs" que ce qui avait déjà été annoncé aux partenaires sociaux. Hier donc, une première augmentation en nombre et en durée était communiquée à la presse : jusqu'à 5.200 postes et sur trois ans.

Ce matin, les chiffres s'emballent : l'objectif cible qui pourrait être communiqué aux représentants du personnel ce jeudi matin en comité central d'entreprise (CCE) serait compris entre 5.200 et 7.000 suppression de postes, et cela, sur une durée désormais de quatre ans.

Les fonctions supports ciblées. La R&D en ligne de mire ?

L'électricien prévoit désormais que ses effectifs en France se situeront fin 2019 dans une fourchette comprise entre 60.200 et 62.050 salariés, contre 67.200 fin 2015, selon plusieurs sources syndicales. Soit une baisse d'effectifs de 7,7% à 10,4% en quatre ans, contre 5% en trois ans initialement prévu.

Principaux concernés par ce volet: les salariés des fonctions support (achats, juridique, RH, commercial, logistique...). Mais l'intersyndicale CGT, SUD, CFE-CGC, CFDT, FO et CFTC de la R&D alerte aussi sur les baisses d'effectifs qui "menacent la recherche".

Interrogé, EDF s'est refusé à tout commentaire. Première force syndicale de l'entreprise, la CGT "entend se servir du débat en CCE pour demander à la direction de revoir sa copie", selon son représentant Philippe Page Le Mérour.

Moins de personnel en phase de maintenance lourde des centrales ?

Cette intensification inquiète en effet les syndicats, alors que l'entreprise a de gros chantiers devant elle (maintenance lourde des centrales nucléaires françaises et construction de deux réacteurs RPR à Hinkley Point, en Angleterre).

Pour mémoire, s'agissant du volet financier du plan d'économies, l'électricien avait en janvier 2016, assorti les réductions d'effectifs d'un plan d'économies de 700 millions d'euros sur trois ans. Quatre mois après, en avril, c'est finalement de 1 milliard d'euros jusqu'en 2019 qu'il s'est engagé à réduire ses charges opérationnelles. Un effort qui intervient alors que l'Etat, son actionnaire à près de 85%, va renflouer à hauteur de 3 milliards d'euros le groupe endetté. Ici aussi, les chiffres vont-ils encore s'amplifier ?

(Avec AFP)

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