Nucléaire : après 12 ans de déboires, l’EPR finlandais Olkiluoto-3 commence enfin à produire de l'électricité

Par latribune.fr  |   |  461  mots
La centrale nucléaire d'Olkiluoto, avec ce réacteur d'une capacité de 1.600 mégawatts, atteint un niveau de puissance inégalé en Europe.
Le premier EPR est entré en service en Europe, avec douze ans de retard, au sein de la centrale nucléaire finlandaise d'Olkiluoto. Elle devient ainsi la plus puissante en Europe et la troisième au monde. La pleine puissance de cet EPR, baptisé OL3, soit près de 1.600 mégawatts, devrait être atteinte « début octobre ».

En Finlande, l'EPR OL3 est enfin rentré officiellement en service. La centrale nucléaire d'Olkiluoto, avec ce réacteur d'une capacité de 1.600 mégawatts, atteint un niveau de puissance inégalé en Europe. Située sur la côte sud-ouest, elle est aussi devenue, selon TVO, l'exploitant, la troisième installation de production d'électricité la plus puissante au monde. La pleine puissance devrait être atteinte « début octobre ».

Environ 40% de la production d'électricité de la Finlande provient d'Olkiluoto

Le nouveau réacteur OL3 est suivi de près en Finlande, où l'on espère qu'il pourra relever les défis énergétiques de l'hiver à venir. Environ 40% de la production d'électricité de la Finlande provient en effet d'Olkiluoto, les réacteurs OL1 et OL2 produisant ensemble environ 21% et OL3 à lui seul environ 19%.  Le réacteur, construit par le consortium français Areva-Siemens, est entré en service en mars - avec 12 ans de retard - après avoir subi une longue série d'échecs. La production régulière devait commencer cet été, mais elle a été reportée à décembre, après l'observation de « matières étrangères » dans le réchaud à vapeur de la turbine.

TVO a déclaré que les dix séries restantes de tests auront un impact sur les niveaux de puissance dans les prochains mois : « Dans certains des tests à venir, la production de l'unité de production est volontairement interrompue ou le niveau de puissance est abaissé ».

Le modèle européen de réacteur sous pression a été conçu pour relancer l'énergie nucléaire en Europe après la catastrophe de Tchernobyl en 1986 et a été présenté comme offrant une puissance plus élevée et une meilleure sûreté.

ZOOM - des délais et des surcoûts considérables

L'EPR finlandais devait initialement être mis en service en 2009, la longue série de délais qui s'est étendue sur plus d'une décennie a créé de fortes tensions entre TVO, l'opérateur et Areva, le constructeur. Le contentieux s'est soldé en 2018 par un accord coûteux pour la partie française : Areva SA devait verser 450 millions d'euros à TVO en compensation. L'accord prévoyait aussi un malus supplémentaire de 20 millions d'euros par mois de retard au-delà de la fin 2019.

En Europe, un autre EPR est en construction par EDF à Flamanville, un chantier là aussi plombé par des retards considérables. Deux autres sont également en chantier au Royaume-Uni, qui envisage d'en commander deux supplémentaires. Deux autres EPR sont par ailleurs déjà en fonctionnement en Chine, les premiers à avoir démarré dans le monde, en 2018 et 2019. La Chine a pu redémarrer l'EPR 1 de Taishan, un an après un incident lié à un problème d'étanchéité.