Nucléaire  : l'ASN approuve en partie le programme d'EDF pour prolonger la vie de quatre réacteurs

Par latribune.fr  |   |  565  mots
La loi impose de réaliser tous les dix ans un réexamen afin de revoir les risques en tenant compte de l'état du site, de l'expérience acquise ou de l'évolution des connaissances par exemple sur le changement climatique. (Crédits : Reuters)
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a approuvé les objectifs de réexamen présentés par EDF pour prolonger de 30 à 40 ans la durée de vie de ses quatre plus gros réacteurs, tout en lui demandant de compléter certains éléments.

Victoire en demi-teinte pour EDF. Si le producteur d'électricité va devoir revoir sa copie pour prolonger jusqu'à l'âge de 40 ans ses quatre plus gros réacteurs il a tout de même réussi à faire approuver ses objectifs de réexamen par l'Autorité de sûreté nucléaire. « L'ASN considère que les objectifs généraux retenus par EDF pour ce réexamen sont acceptables dans leur principe », note l'Autorité, à propos de ce troisième « réexamen périodique », décennal, prévu pour les réacteurs de 1.450 mégawatts (MW). Situés à Chooz (Ardennes) et Civeaux (Vienne), ces réacteurs, dits « N4 », sont les plus récents du pays. La loi impose de réaliser tous les dix ans un réexamen afin de revoir les risques en tenant compte de l'état du site, de l'expérience acquise ou de l'évolution des connaissances par exemple sur le changement climatique.

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Dans une lettre adressée au PDG d'EDF, l'ASN note cependant que les objectifs généraux retenus « ne reprennent pas totalement ceux retenus » pour d'autres.

« Concernant la maîtrise du vieillissement et de l'obsolescence, j'attends, a minima, l'application des mêmes engagements que (ceux que) vous avez pris pour les autres réacteurs aux réacteurs de 1450 MW », écrit notamment le président de l'ASN, Bernard Doroszczuk.

Les leçons de l'accident de Fukushima

Ce troisième réexamen périodique permettra de définir les conditions de la poursuite du fonctionnement de ces réacteurs jusqu'à leurs 40 ans. La loi en France impose à l'exploitant d'une installation nucléaire de réaliser tous les dix ans un réexamen, afin de revoir les risques en tenant compte de l'état du site, de l'expérience acquise, de l'évolution des connaissances par exemple sur le changement climatique. Pour ces quatre réacteurs, EDF prévoit un réexamen en deux temps, avec une phase « générique » portant sur les sujets communs aux quatre, puis de 2030 à 2033, un réexamen « spécifique » à chaque réacteur.

Cet examen sera notamment l'occasion d'achever l'intégration de modifications liées aux leçons de l'accident de Fukushima. L'ASN note aussi qu'EDF a choisi de « tendre vers les objectifs de sûreté nucléaire fixés pour les réacteurs de 3e génération de type EPR ». In fine « le réexamen conduit l'exploitant à améliorer le niveau de sûreté de l'installation », dit l'ASN.

Les plus anciens réacteurs auront 60 ans à l'horizon 2040

La France compte 56 réacteurs, dont 32 de 900 MW, mis en service pour l'essentiel dans les années 1980, 20 de 1.300 MW, et les derniers, de 1.450 et le gouvernement veut prolonger le plus possible ceux qui peuvent l'être, dans le cadre de son vaste plan de relance de la production d'électricité nucléaire. Les plus anciens réacteurs auront 60 ans à l'horizon 2040.

Le groupe EDF s'est dit « confiant dans sa capacité à remplir les conditions de sûreté nécessaires à la poursuite de fonctionnement de tous ses réacteurs, au-delà de leurs cinquième réexamens périodiques », une phase qui débutera en 2029.  « Quelques réacteurs présentent une sensibilité technique particulière, mais pour chaque situation, des solutions de traitement ou de modifications existent ou sont en cours de développement ».

(Avec AFP)