La centrale de Chinon, située à Avoine à huit kilomètres de la sous-préfecture d'Indre-et-Loire et à une cinquantaine de kilomètres de Tours, se verrait bien dotée d'un ou deux nouveaux EPR 2. Ils viendraient s'ajouter ou remplacer les quatre réacteurs existants. Le Centre nucléaire de production d'électricité de Chinon (CNPE) a, en effet, annoncé en mai dernier sa candidature pour accueillir l'un des huit nouveaux EPR2 voulus par Emmanuel Macron à l'horizon 2035.
Une candidature qui a reçu dans ce cadre le soutien unanime et appuyée des collectivités locales, ainsi que des chambres consulaires. Dans ce cadre, Jean Louis Dupont, maire de Chinon et président de la communauté de communes Chinon Vienne et Loire, est aux premières loges. Son projet pour le territoire du Chinonais, initié à l'été 2022 autour de la question du futur agrandissement du site nucléaire, a été approuvé par le conseil départemental d'Indre-et-Loire, les parlementaires ainsi que la CCI. La communauté de communes de Saumur, située en Maine-et-Loire, à seulement une trentaine de kilomètres du site, s'est également fendue d'un communiqué pour soutenir cette candidature. Si la concorde locale constitue un atout déterminant dans le choix des sites des huit futurs EPR 2, elle sera loin d'être le seul critère retenu par l'Etat.
« 10.500 emplois directs et indirects »
Plus ancienne centrale nucléaire de l'Hexagone, dont le premier réacteur a été construit en juin 1963, Chinon présente actuellement quatre unités de production d'électricité en service. D'une capacité chacun de 900 mégawatts (MW), ces réacteurs fonctionnant à partir d'eau pressurisée devront être progressivement rénovés ou mis à l'arrêt entre 2042 et 2049. L'ajout d'un ou deux nouveaux EPR2 permettrait donc non seulement de maintenir la production actuelle du site d'Avoine, mais encore l'emploi qu'il génère. Environ 1.650 salariés y sont employés par EDF, alors que dans le même temps, 800 collaborateurs supplémentaires travaillent pour les sous-traitants de la centrale. « L'écosystème constitué autour des installations nucléaires représente environ 10.500 emplois directs et indirects. Grâce à la densité industrielle créée, il est une source forte d'attractivité pour les Chinonais, se félicite Jean-Louis Dupont. Au total, le site d'Avoine génère des recettes de l'ordre de 200 millions d'euros par an en termes de fiscalité pour la commune et d'investissements à des fins d'entretien du site ».
Desserte en électricité du grand Ouest
Dans le contexte de dérèglement climatique, le maintien ou l'augmentation des capacités de production d'énergie nucléaire dans l'Hexagone sont redevenus une priorité pour l'Etat français. Seule source d'énergie décarbonée, en capacité de répondre massivement aux besoins du pays, le nucléaire sera développé par la construction d'une première tranche de six nouveaux EPR2, version largement optimisée des unités de première génération (EPR), sur les sites de Penly (Normandie), de Gravelines (Hauts-de-France), enfin de Bugey ou de Tricastin (Auvergne-Rhône-Alpes). L'attribution d'une seconde tranche de quatre nouvelle paires d'EPR2 doit quant à elle être tranchée d'ici fin 2024.
Afin d'être retenu, EDF met en avant plusieurs atouts pour sa centrale à Chinon. Outre la candidature unie du territoire, préalable nécessaire, le site présente une importante réserve foncière de quelque 140 hectares. La proximité de la Loire, l'un des plus grands fleuves français, joue aussi positivement grâce aux capacités de refroidissement générées. Enfin, le CNPE d'Indre et Loire met en avant sa position géographique stratégique qui lui permet de servir de desserte en électricité pour tout l'Ouest de l'Hexagone, Bretagne et Pays-de-Loire, dépourvus de centrales nucléaires. Autant d'avantages qui poussent les élus locaux à se montrer résolument optimistes quant à la candidature d'agrandissement du site chinonais.
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