Nucléaire : les coups durs continuent pour EDF

Par latribune.fr  |   |  547  mots
(Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)
Après avoir annoncé vendredi un énième retard de l'EPR de Flamanville, EDF a indiqué ces derniers jours que deux autres réacteurs nucléaires ne pourront finalement pas redémarrer avant la fin de cet hiver et que six autres devront être arrêtés en 2023 pour des réparations liées à des problèmes de corrosion. Le gestionnaire des lignes à haute tension, RTE, actualisera ce mardi ses prévisions pour cet hiver, en particulier pour le mois de janvier, où le risque de tensions avait été jugé élevé lors du point précédent, le 18 novembre.

Les coups durs se succèdent pour EDF. Après avoir annoncé vendredi un énième retard de six mois pour la mise en service de l'EPR de Flamanville, désormais prévue mi-2024, l'énergéticien a fait état ce week-end d'une série de nouvelles réparations sur ses réacteurs nucléaires liées à des problèmes de corrosion, lesquelles risquent d'impacter la production nucléaire prévue l'an prochain. Ceci une semaine après la visite sur le site de Penly du ministre de l'Economie Bruno Le Maire et du nouveau PDG d'EDF Luc Rémont, au cours de laquelle les deux hommes se sont dit « confiants » dans la capacité du parc nucléaire français à franchir sans encombre le cap de l'hiver.

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Travaux pour six réacteurs

 A titre préventif, EDF a décidé de ne pas faire la phase de contrôle prévue l'an prochain et de remplacer systématiquement les tuyauteries menacées de fissures de la catégorie de réacteurs la plus exposée à ces risques de corrosion. Ces réacteurs devront être arrêtés et feront l'objet d'une réparation au niveau de ces tuyauteries. Ils sont au nombre de six, tous d'une capacité de 1.300 mégawatts (MW). Il s'agit des réacteurs de Belleville 1 et 2, de Nogent 1 et 2 également, de Golfech 2 et de Cattenom 2. L'arrêt de ces six réacteurs pourrait durer quelque 24 semaines, soit 5 mois et demi environ.

Pour rappel, à la suite des analyses réalisées depuis plus d'un an par EDF, 16 réacteurs les plus récents ont été identifiés comme étant les plus sensibles au développement de corrosion sous contrainte : quatre réacteurs du « palier N4 » et 12 réacteurs de 1.300 MW dits de type « P'4 », sur lesquels EDF a décidé de lancer des réparations « préventives », sans même passer par le stade des examens de contrôle. Entre ceux qui ont été réparés ou sont en cours de réparation, il ne reste que six réacteurs de type « P 4 » à réparer.

Redémarrage retardé pour quatre réacteurs

Pour les mêmes sujets de corrosion, la remise en service des réacteurs de Penly 2 et de Golfech 1, prévue initialement le 29 janvier pour le premier et le 18 février pour le second, a été décalée au 11 juin. EDF avait déjà annoncé vendredi deux autres retards à Penly 1 et  Flamanville 1. La remise en service du premier est prévue le 20 mars, avec deux mois de décalage, tandis que le redémarrage du second est programmé le 19 février 2023 au lieu du 25 décembre.

Selon le porte-parole, il n'y aura pas de production globale « inférieure à ce que l'on prévoyait » jusqu'ici, les réacteurs plus petits de 900 MW, l'essentiel du parc, étant in fine « vraisemblablement moins concernés » par ce problème.

Le gestionnaire des lignes à haute tension, RTE, actualisera mardi ses prévisions pour cet hiver, en particulier pour le mois de janvier, où le risque de tensions avait été jugé élevé lors du point précédent, le 18 novembre. Vendredi, 41 réacteurs sur un total 56 étaient en fonctionnement.