Pétrole : l'OPEP relève son plafond de production, les prix chutent

Par latribune.fr  |   |  456  mots
Les cours du brut sur les marchés mondiaux ont piqué du nez en réaction à ces informations
Les 12 pays de l'OPEP et l'Indonésie -qui fait son retour au sein du cartel, après six ans d'absence- ont annoncé un relèvement de leur plafond de production à 31,5 millions de barils par jour, contre 30 auparavant.

Le cartel a choisi de maintenir sa politique. Malgré la faiblesse des cours, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a confirmé sa stratégie de maintien de sa production à des niveaux élevés, lors de sa réunion semestrielle à Vienne vendredi 4 décembre.

L'Opep renonce ainsi à réduire l'excédent de brut sur le marché mondial, principale cause de la baisse des cours. Le plafond de production est donc porté à 31,5 millions de barils par jour (bpj), contre 30 millions auparavant, rapporte ainsi plusieurs sources à l'agence Reuters.

Toutefois, on ignore dans l'immédiat si le nouveau plafond inclut la production de l'Indonésie (850.000 barils par jour). Après six ans d'absence, le pays vient de rejoindre le cartel.

Veto de Doha

L'Arabie saoudite avait déjà fait savoir aux autres membres du cartel qu'elle ne comptait pas proposer de baisse du plafond. Les pays les plus pauvres ont pourtant tenté jusqu'au dernier moment de la convaincre, avec ses alliés du Golfe de réduire les pompages pour tenter de soutenir les prix.

I Lire L'Arabie Saoudite rattrapée par la baisse des cours du pétrole

Ryad a préféré s'en tenir à sa stratégie de défense des parts de marché, censée faire baisser les cours au point de décourager les producteurs dont les coûts sont les plus élevés, à commencer par ceux de pétrole de schiste aux Etats-Unis.

Les pays non-membres, pas disposés à réduire leur production

Les responsables saoudiens avaient auparavant déclaré qu'ils n'étaient prêts à envisager une baisse de la production qu'à la condition que l'Irak et l'Iran, tous deux membres de l'Opep, acceptent de coopérer, et que des pays extérieurs à l'organisation, comme la Russie, se joignent à elle. Mais Moscou ne croit pas en une politique de concertation, et l'Irak et l'Iran n'affichent aucune volonté de réduire leur production.

Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zangeneh, a déclaré avant la réunion de Vienne que son pays n'envisageait de discuter que lorsqu'il serait revenu à une production maximale, ce qui suppose une levée des sanctions occidentales l'an prochain.

Les cours du brut flanchent

Les cours du brut sur les marchés mondiaux ont piqué du nez en réaction à ces informations. Vers 15h30 GMT, le Brent cédait 1,76% à 43,06 dollars le baril, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), à 40,00 dollars, en repli de 2,63%.

Le prix du baril a baissé de plus de moitié en 18 mois, passant de 115 dollars à environ 45 dollars. Le relèvement des taux d'intérêt américains, attendu pour la mi-décembre, pourrait accentuer cette baisse des cours, qui s'explique principalement par la surabondance de l'offre face à une demande atone.

(Avec Reuters)