Pollution de l'air : l'Unicef encourage la France à créer des zones de circulation restreintes

Par latribune.fr avec AFP  |   |  475  mots
(Crédits : Reuters)
Pour lutter contre la pollution de l'air, l'Unicef prône la généralisation de "zones à faible émission ambitieuses" alors que trois enfants sur quatre respirent un air toxique dans l'Hexagone, s'alarme la branche française de l'agence onusienne qui appelle les pouvoirs publics à agir "au plus vite".

Dans un rapport paru ce jeudi 4 avril, le Fonds de l'ONU pour l'enfance appelle, avec des ONG, à la mise en place en ville de zones de circulation restreinte suffisamment ambitieuses afin de lutter contre la pollution de l'air dans les grandes villes alors que le parlement examine la loi d'orientation des mobilités (LOM). C'est la première fois en France que l'agence onusienne se saisit de ce thème alors que l'Hexagone est poursuivi par l'UE pour non-respect dans 14 agglomérations de normes européennes pourtant moins strictes que les recommandations de l'OMS... En guise d'action concrète, l'Unicef préconise la généralisation de "zones à faible émission" (à circulation restreinte) "ambitieuses", prenant notamment en compte les lieux sensibles (hôpitaux, écoles...) et "pas seulement les hyper-centres".

Pour cause, aujourd'hui dans Paris et sa couronne, 27% des établissements recevant du public sensible sont exposés au dépassement des seuils réglementaires de NO2, ainsi que 31% des établissements sportifs, note le rapport, citant Airparif  sachant que les taux de pollution peuvent varier d'une rue à l'autre. L'Unicef en appelle aux élus locaux et nationaux, notamment la  ministre de la Santé Agnès Buzyn: "Il est encore temps de protéger la santé des enfants qui grandissent en ville".

Les jeunes, la population la plus vulnérable à la pollution de l'air

Parmi les mesures recommandées, encourager mieux les mobilités douces (voies réservées, forfait pour les salariés, apprentissage du vélo avant la 6ème...), tarifer les transports en commun selon les revenus, réguler la circulation aux abords des écoles (piétonnisation ou semi-piétonnisation). Le rapport cite de nombreuses études, mais déplore le manque de données propres aux jeunes populations alors qu'en France trois enfants sur quatre respirent un air pollué selon l'OMS.

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Les enfants, dont l'organisme est immature, sont vulnérables: leur fréquence respiratoire est 1,5 fois plus élevée que celle d'un adulte, leurs activités en extérieur plus fréquentes, et ils sont moins capables d'agir pour se protéger. "La pollution de l'air provoque de l'asthme et favorise les poussées d'eczéma, et elle aggrave les pathologies respiratoires de ceux qui en ont", souligne Jocelyne Just, chef du service d'allergologie pédiatrique à l'hôpital Trousseau à Paris, dont l'Unicef a sollicité l'expertise. "Nous appelons au respect des droits des enfants, notamment à vivre dans un environnement sain", ajoute Mme Soret, chargée des relations de l'Unicef avec les pouvoirs publics et coordinatrice de cette campagne.