Pollution de l'air : le secteur énergétique principal responsable

Par latribune.fr  |   |  383  mots
L'agence basée à Paris préconise des efforts concertés pour réduire la pollution de l'air, en recourant notamment à des mesures et technologies déjà éprouvées.
La production et la consommation d'énergie sont à l'origine de 85% des particules fines et de la quasi-totalité des oxydes de soufre et d'azote, souligne un rapport de l'Agence internationale de l'énergie. Mais augmenter de 7% les investissement dans ce secteur jusqu'en 2040 permettrait d'éviter plusieurs millions de décès.

Quelques 6,5 millions de personnes dans le monde meurent chaque année en raison de la pollution de l'air liée aux activités humaines, estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans un rapport publié lundi 27 juin. Soit 18.000 par jour, ce qui représente davantage de décès que ceux causés par le sida, la tuberculose et les accidents de la route cumulés.

Principales responsables de cette hécatombe, la production et la consommation d'énergie, à l'origine de 85% des particules fines et de la quasi-totalité des oxydes de soufre et d'azote, souligne l'AIE. En cause notamment, le recours au charbon ou au pétrole dans la production d'électricité, l'industrie et les transports, mais aussi la cuisson au moyen de combustibles solides comme le charbon de bois dans les pays les plus pauvres, en Asie et en Afrique.

De ce scénario il ressort a contrario l'impact que pourrait avoir la transition énergétique. Augmenter de 7% seulement les investissements dans l'énergie jusqu'en 2040, notamment dans des technologies plus propres, permettrait en effet "de réduire de 1,7 million le nombre de décès prématurés liés à la pollution de l'air extérieure en 2040, et de 1,6 million celui des décès liés à la pollution domestique", souligne l'AIE.

La nécessité d'efforts concertés

Certes, les émissions polluantes devraient décliner dans les pays développés d'ici à 2040, à la faveur d'une demande énergétique en baisse, de la croissance de solutions peu carbonées et d'une réglementation renforcée, reconnaît l'agence. Mais elles devraient en même temps augmenter en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Inde, en raison de la pression démographique, d'une consommation énergétique accrue et d'une augmentation de l'urbanisation.

C'est pour cette raison que l'agence basée à Paris préconise des efforts concertés pour réduire la pollution de l'air, en recourant notamment à des mesures et technologies déjà éprouvées. Il faudrait, selon elle, fixer "un objectif à long terme ambitieux" en termes de qualité de l'air, déployer des politiques énergétiques pour atteindre cet objectif (contrôle des émissions directes, régulations, amélioration des transports en commun, etc.), assurer un suivi efficace de ces dispositions, et aussi lutter contre la précarité énergétique.

(Avec AFP)