Pollution des océans : les pays du Sud-Est s'engagent ensemble

Par latribune.fr avec AFP  |   |  381  mots
La "Déclaration de Bangkok sur la lutte contre la pollution maritime dans l'Asean" ne prévoit toutefois aucune sanction, s'inquiètent les écologistes. (Crédits : Reuters)
L'Asean, qui regroupe Indonésie, Malaisie, Singapour, Thaïlande, Philippines, Brunei, Vietnam, Laos, Birmanie et Cambodge, a adopté samedi soir un texte où ses membres promettent de "réduire de façon significative les débris marins" produits sur leurs territoires.

Ils comptent parmi les plus gros pollueurs de la planète, et ils se sont unis ce week-end, sur un engagement inédit de lutte contre la pollution des océans. Lors du sommet à Bangkok de l'Asean (qui regroupe Indonésie, Malaisie, Singapour, Thaïlande, Philippines, Brunei, Vietnam, Laos, Birmanie et Cambodge), les pays membres ont adopté samedi soir un texte où ils s'engagent à "réduire de façon significative les débris marins" produits sur leurs territoires.

A eux seuls, cinq pays d'Asie (Chine, Indonésie, Philippines, Vietnam et Thaïlande) sont responsables de plus de la moitié des huit millions de tonnes de plastique rejetées tous les ans dans les océans, selon un rapport de 2017 de l'ONG Ocean Conservancy.  Des images de canaux embouteillés de déchets plastiques aux Philippines, de plages vietnamiennes recouvertes de déchets, de tortues mortes d'avoir avalé des sacs plastiques au large de la Thaïlande ont fait le tour du monde et alarmé l'opinion publique, sans mesures radicales des gouvernements asiatiques pour l'heure.

L'Asean, 5e bloc économique mondial derrière l'Union européenne, les Etats-Unis, la Chine et le Japon, représente 9% de la population mondiale, soit près de 650 millions d'habitants.

Absence de politiques de préservation de l'environnement

Comme souvent dans les documents de l'Asean, dans la "Déclaration de Bangkok sur la lutte contre la pollution maritime dans l'Asean" aucune mesure concrète, comme un système de pénalité contre les plus gros pollueurs, n'est toutefois évoquée. Et les militants écologistes, qui dénoncent depuis des années l'absence de politique de préservation de l'environnement, et notamment d'engagement des gouvernements de la région contre l'utilisation des sacs plastiques, sont sceptiques.

"Si on ne réduit pas l'utilisation des plastiques à usage unique, cette 'Déclaration de Bangkok' ne fonctionnera pas", a réagi Tara Buakamsri de Greenpeace Thaïlande.

Le sommet de l'Asean est d'ailleurs organisé dans deux grands hôtels, dans une atmosphère climatisée glaciale, avec des rangées de bouteilles en plastique à la disposition des participants. La Thaïlande en particulier est un mauvais élève en termes de lutte contre l'utilisation du plastique, avec un usage intensif de l'emballage plastique et de la distribution de sacs dans les commerces.