Pourquoi EDF réclame une nouvelle hausse des tarifs de l'électricité

Par latribune.fr  |   |  426  mots
Le PDG d'EDF, Jean-Bernard Levy, plaide pour une nouvelle augmentation des tarifs réglementés de l'électricité. Impensable, selon la ministre de l'énergie Segolène Royal.
Le PDG du géant de l'électricité a plaidé en faveur d'une nouvelle augmentation des tarifs réglementés appelant l'Etat actionnaire à l'aide face à la chute des prix de marché de l'électricité et d'un manque à gagner dû au gel des tarifs en 2012 et 2013.

Et rebelote. Après une hausse de 2,5% des tarifs de l'électricité jugée "acceptable" par son PDG en août 2015, EDF a plaidé pour une nouvelle augmentation en 2016, ce mardi. Pour faire face à la chute des prix de marché de l'électricité, son PDG Jean-Bernard Lévy a également appelé à une réforme des régulations française et européenne, pour permettre aux opérateurs de couvrir leurs coûts variables et d'investir dans de nouveaux moyens de production. Sans chiffrer l'augmentation espérée, Jean-Bernard Levy a ajouté que les tarifs français comptaient parmi les moins chers d'Europe:

"On verra pour 2016. Avec ces tarifs là, un Français paie nettement moins cher qu'un Belge, qu'un Espagnol, qu'un Italien, qu'un Suisse, qu'un Allemand. Notre souhait c'est qu'on nous permette de rattraper une partie de cet écart de façon acceptable."

Compenser les gels tarifaires de 2012/2013

Cette augmentation incluait un rattrapage sur un an du manque à gagner d'EDF en 2012 et 2013, lorsque ces tarifs s'appliquant à environ 28 millions de sites ne couvraient pas ses coûts en raison de gels tarifaires décidés par l'exécutif.

 "Le gouvernement, en charge de fixer les tarifs jusqu'au début de cette année (2016 ndlr), a décidé une politique des petits pas. L'année dernière, nous avons eu 2,5% d'augmentation. Cette année, nous souhaitons qu'un autre pas soit franchi pour contribuer au rattrapage du manque à gagner", a-t-il ajouté.

"Ne pas toujours se tourner vers le consommateur", rétorque Royal

Une demande aussitôt repoussée par la ministre de l'Energie, Ségolène Royal, qui ne voit "pas de raisons d'accorder une hausse supplémentaire à celles accordées"  à EDF, dont l'Etat est actionnaire à plus de 84%.

"Il faut qu'EDF fasse des gains de productivité, en investissant dans les renouvelables, en relevant la productivité des installations, et pas toujours en se tournant vers les consommateurs".

Les subventions publiques indispensables, pour Levy

 "Aucun opérateur n'est aujourd'hui en mesure d'investir dans de nouveaux moyens de production s'il n'est pas soutenu par des subventions publiques. (...) Il me semble qu'il y a urgence à réformer le modèle de marché", soutenait quant à lui Jean- Bernard Levy.

Ce même mardi, le PDG d'EDF a annoncé, outre des bénéfices divisés par trois en 2015, qu'il ne procéderait pas à plus de deux fermetures de réacteurs nucléaires d'ici 2025, contre la vingtaine que la Cour des Comptes estiment nécessaires à la mise en oeuvre de la loi sur la transition énergétique, selon son dernier rapport annuel publié mercredi dernier.