TotalEnergies chiffre son méga-contrat en Irak à 10 milliards de dollars

Par latribune.fr  |   |  593  mots
Le groupe français TotalEnergies a salué lundi un "retour par la grande porte" en Irak avec un investissement qu'il a chiffré à environ 10 milliards de dollars. (Crédits : BENOIT TESSIER)
Le géant français vient de signer un contrat portant sur quatre projets dans le domaine du gaz naturel, de l'énergie solaire et du retraitement de l'eau de mer en Irak, a annoncé le ministre irakien du Pétrole. Un contrat évalué lundi à 10 milliards de dollars d'investissement par TotalEnergies, contre 27 milliards indiqué dimanche par le gouvernement irakien.

[Article publié le dimanche 5 septembre à 17h10, mis à jour le lundi 6 septembre (montant du contrat par TotalEnergies) à 12h24]

Alors que le contrat que vient de signer TotalEnergies en Irak avait été évalué à 27 milliards de dollars par le gouvernement irakien, le géant français a lui chiffré l'investissement à 10 milliards de dollars. Le ministre irakien du Pétrole Ihsan Abdul-Jabbar Ismail avait évoqué un investissement de 10 milliards dans les infrastructures suivis d'une deuxième salve de 17 milliards à terme. Mais lundi, TotalEnergies a précisé dans un communiqué que ses projets en Irak représentaient "un investissement global d'environ 10 milliards de dollars" (environ 8,4 milliards d'euros), sans évoquer d'autres montants. "Quand le ministre dit 27 milliards, il s'agit du Capex (les dépenses d'investissement, ndlr) plus l'Opex (les dépenses d'exploitation)", avait précisé Patrick Pouyanné le PDG du groupe dimanche lors d'une conférence de presse. "Et l'Opex, ce sont des coûts, et nous avons des revenus pour financer" ces dépenses, avait-il ajouté.

TotalEnergies signe donc un méga-contrat pour quatre grands projets en Irak censés réduire la dépendance aux énergies fossiles de Bagdad. L'Irak, actuellement dépendant de son voisin iranien qui lui fournit un tiers de ses besoins en gaz et en électricité, cherche en effet à exploiter davantage son potentiel dans le domaine des énergies renouvelables. Le deuxième pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dispose d'immenses réserves de pétrole et de gaz, mais est confronté à une crise énergétique aiguë et fait face à d'incessantes coupures d'électricité qui alimentent le mécontentement social.

Les quatre projets concernent le domaine du gaz naturel, de l'énergie solaire et du retraitement de l'eau de mer dans le Sud irakien.

"Il s'agit du plus gros investissement d'une entreprise occidentale en Irak", s'est félicité dimanche Ihsan Abdul-Jabbar Ismail.

Le groupe français n'a de son côté pas commenté ni confirmé le montant du contrat. Il indique être présent en Irak depuis les années 1920, dans l'exploration-production d'hydrocarbures, avec aujourd'hui des participations minoritaires dans le champ de production pétrolière d'Halfaya (Missan, sud) et dans le bloc d'exploration de Sarsang (nord du Kurdistan irakien). Il y commercialise aussi des produits (lubrifiants) et services.

Les travaux débuteront "d'ici la fin de l'année"

Les travaux d'ingénierie vont débuter "immédiatement", a précisé le PDG du groupe français, Patrick Pouyanné, lors d'une cérémonie de signature à Bagdad.

"Nous prévoyons de mobiliser les équipes en Irak, à Bassorah, d'ici la fin de l'année 2021", a-t-il précisé.

Le ministre irakien du Pétrole a déclaré dimanche que TotalEnergies allait notamment investir, dans une première phase, 3 milliards de dollars dans un projet visant à injecter de l'eau de la mer du Golfe dans des champs pétroliers afin d'en améliorer la production. Le géant français investira aussi 2 milliards de dollars dans la construction d'une station de production de gaz naturel dans les cinq gisements méridionaux de West Qurna 2, Majnoun, Artaoui, Tuba and Luhais, selon le ministre. Un autre projet concerne l'augmentation de la production de pétrole sur le gisement d'Artaoui.

Enfin, le quatrième projet concerne la mise en place d'un champ de panneaux solaires à Artawi, près de Bassora dans le sud. A terme, les panneaux devraient produire "1.000 mégawatts", a précisé une source au ministère irakien du Pétrole, soit l'équivalent de l'énergie dégagée par un réacteur nucléaire. "L'Irak ne paiera rien", selon elle.

(Avec agences)