La fédération patronale des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) et trois syndicats du secteur (CFDT, CFE-CGC et FO) se sont enfin mis d'accord. Après plusieurs réunions au cours des mois de février et mars, ils ont acté vendredi 18 mars une augmentation de 3,1% des salaires minima conventionnels des ingénieurs et cadres. Un chiffre néanmoins loin des 5% demandés initialement par les organisations syndicales.
« Cette revalorisation tient compte des perspectives d'inflation pour l'année 2022 ainsi que de la situation économique contrastée des entreprises de la branche », a commenté le syndicat CFE-CGC, dans un communiqué.
Pour rappel, l'inflation a atteint 3,6% en février en France (soit une hausse de 0,8 point sur ce seul mois), un niveau plus vu depuis 2008. Les dernières estimations de la Banque de France se situaient d'ailleurs entre 3,7 et 4,4 % d'inflation pour 2022 en France.
Un accord assorti de deux clauses
À la demande de la CFE-CGC, cette revalorisation est assortie de deux clauses : « un rendez-vous anticipé, dès la fin de cette année, pour les négociations des SMH (salaires minima hiérarchiques) ingénieurs et Cadres 2023 » sur la base d'un bilan économique de l'année 2022 et « l'engagement de négociations dès le 1er trimestre 2023 sur la nouvelle grille unique de classification applicable en 2024 ».
Les ingénieurs et cadres représentent « à la louche » environ 330.000 des 1,5 million de salariés de la métallurgie de France, qui regroupe des secteurs aussi essentiels que l'automobile, l'aéronautique ou la sidérurgie. Si ces salaires minimum concernent une petite partie d'entre eux, ils sont souvent pris en référence et pas uniquement pour les cadres. Car, si une convention collective unique doit rassembler l'ensemble des employés du secteur en 2024, actuellement les salaires minima des non-cadres sont négociés dans plus de 70 territoires. « Très souvent, les territoires regardent ce qui est conclu au niveau des ingénieurs et cadres, pour s'ajuster sur un point de référence », a expliqué à l'AFP Gabriel Artero, président de la CFE-CGC Métallurgie.
Trois syndicats signataires
Outre la CFE-CGC, la CFDT et FO ont également signé avec l'UIMM, organisation patronale, a indiqué cette dernière dans un communiqué. « Ces négociations se sont déroulées dans un contexte d'augmentation sensible de l'inflation, en rupture avec les années précédentes », a souligné la CFDT, qui a revendiqué « la prise en compte de ce contexte d'inflation, et une clause de revoyure, compte tenu de l'incertitude de son évolution réelle en 2022 ». D'ores et déjà, ce niveau de revalorisation de 3,1% « constitue une forte évolution par rapport aux niveaux des années précédentes, et intègre de facto la prise en compte du changement du contexte de l'inflation », a-t-elle toutefois souligné.
Dans un communiqué, FO a indiqué que « ce chiffre [de 3,1%] permet de protéger le pouvoir d'achat des ingénieurs et cadres en 2022, en particulier pour ceux qui sont « poussés » par les minima conventionnels et d'éviter un décrochage par rapport aux minima qui entreront en vigueur début 2024, dans le cadre de la nouvelle convention collective ».
(Avec AFP)