Pollution : Volkswagen, accusé de tricherie, pourrait écoper d'une amende record

Par latribune.fr  |   |  449  mots
Ces véhicules, qui incluent des modèles Audi, Passat, Golf, Beetle et Jetta comportaient un logiciel activant un dispositif de réduction des émissions de gaz polluants.
Les Etats-Unis accusent le constructeur allemand d'avoir installé, sur certains de ses modèles des années 2009-2015, un dispositif qui altère les données sur les émissions de gaz polluant. Si la supercherie est avérée, le montant des pénalités pourrait atteindre 18 milliards de dollars.

Les constructeurs automobiles sont dans le collimateur des autorités. Après General Motors qui écope d'une amende de 900 millions de dollars pour dissimulation de défaut mécanique, c'est au tour de Volkswagen de devoir faire face au scandale.

Les autorités américaines ont contraint vendredi 18 septembre Volkswagen à rappeler près de 500.000 véhicules, accusant le constructeur allemand d'avoir volontairement enfreint certaines réglementations antipollution et le menaçant d'une très lourde pénalité.

L'agence environnementale américaine (EPA) assure, dans un communiqué, que Volkswagen aurait doté 482.000 de ses voitures diesel vendues aux Etats-Unis d'une technologie permettant de contourner les règles sur les émissions de certains polluants.

Modèles Volkswagen et Audi

Selon l'agence, ces véhicules, qui incluent des modèles Passat, Golf, Beetle, Jetta et Audi comportaient un logiciel activant un dispositif de réduction des émissions de gaz polluants, notamment de l'oxyde d'azote ou Nox, seulement au moment où des tests anti-pollution étaient menés sur ces voitures par les autorités.

Ce mécanisme était en revanche automatiquement désactivé quand le véhicule roulait normalement, polluant ainsi bien plus que ce que le groupe Volkswagen reconnaissait officiellement.

Une pratique illégale et dangereuse

La supercherie a été détectée après une analyse de chercheurs indépendants de l'université de Virginie Occidentale (est), alertés par une organisation non-gouvernementale, le International Council on Clean Transportation.

Selon l'EPA, l'oxyde d'azote notamment libéré par ces véhicules est lié à de sévères troubles respiratoires, dont l'asthme :

"Utiliser un appareil pour échapper aux règles visant à garantir un air propre est illégal et constitue une menace pour la santé publique", a indiqué Cynthia Giles, une des responsables de l'EPA, citée dans le communiqué.

Pénalités en vue ?

Vendus depuis 2008 aux Etats-Unis, les voitures incriminées devront être rappelées par le constructeur pour que le système d'émission de gaz soit "réparé", assure l'agence environnementale.

L'agence ajoute également que le groupe Volkswagen pourrait voir sa responsabilité engagée et devoir verser des pénalités pouvant atteindre, selon des médias américains, plusieurs milliards de dollars.

La pénalité maximale pour une violation de la loi sur l'air propre (Clean Air Act) s'élève à 37.500 dollars, portant ainsi -en théorie- à plus de 18 milliards de dollars l'amende encourue par Volkswagen.

Contactée par l'AFP, la filiale américaine du groupe a reconnu avoir reçu la notification de l'agence gouvernementale, mais également du ministère de la Justice, et assuré "coopérer" avec les enquêteurs. "Nous ne sommes pas en mesure de communiquer davantage à ce stade", a toutefois ajouté le groupe.

(Avec AFP)