L'État met en compétition la SNCF sur les lignes ferroviaires Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux

Par latribune.fr  |   |  508  mots
Le gagnant de l'appel d'offre, la SNCF ou un concurrent, se verra confier les rênes de ces deux lignes à partir de 2022. (Crédits : REGIS DUVIGNAU)
Le gouvernement a annoncé, mercredi 9 janvier, le coup d'envoi symbolique de la procédure de mise en concurrence de deux premières lignes ferroviaires, Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon. À partir de 2022, ces deux parcours pourront être exploités par une entreprise autre que la SNCF.

La fin d'un monopole historique. Le gouvernement a annoncé, mercredi 9 janvier, l'ouverture effective à la concurrence de deux lignes ferroviaires classiques : Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux. Une première dans l'histoire de la SNCF qui intervient un peu plus de six mois après la promulgation de la réforme du rail au Parlement qui a vu la fin du statut des cheminots pour les nouveaux salariés embauchés.

Comment cela se traduira-t-il dans les faits ? D'abord, les autorités organisatrices, État et régions, devront publier un avis de pré-information sur l'ouverture à la concurrence de ces deux lignes au Journal officiel de l'Union européenne. Ce document aura pour objectif d'informer les entreprises qui souhaitent candidater pour administrer les lignes en question. Ensuite, d'ici un an, Etat et régions lanceront un appel d'offre pour désigner de nouveaux exploitants, leurs réseaux étant divisés par lots.

"Que le meilleur gagne !"

Cet appel d'offre sera agrémenté d'un cahier des charges dans lequel l'État indiquera le type de service qu'il souhaite mettre en place et notamment la fréquence des trains. Au bout du compte, État et régions pourront reconduire la SNCF, ou choisir un opérateur alternatif comme le français Transdev ou l'italien Trenitalia. Le voyageur, lui, n'aura pas le choix. Ce n'est qu'à partir de 2022 que le gagnant, la SNCF ou un concurrent, se verra confier les rênes de ces deux lignes.

"La concurrence doit permettre d'apporter des nouveaux services, des démarches innovantes pour les voyageurs et de réduire peut-être les coûts [...] pour la collectivité qui subventionne les services ferroviaire, explique-t-on au ministère des Transports. "On ne cherche pas à sortir le sortant, l'objectif n'est pas de sortir la SNCF. Cela sera, d'une certaine façon, que le meilleur gagne !"

Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux : 25 millions d'euros au frais de l'Etat

Proposé en un seul lot, le choix des lignes Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux n'est pas du au hasard : elles viennent de bénéficier d'un renouvellement complet de leurs trains et les travaux prévus sur les parcours devraient être achevés dans trois ans, a expliqué le ministère. La première concerne 387.000 voyageurs par an avec deux allers-retours quotidiens, et la seconde 686.000 voyageurs avec trois allers-retours quotidiens pour un coût de 25 millions d'euros par an supporté par l'Etat.

Parmi la poignée de lignes que doit conserver la SNCF, Paris-Clermont, Paris-Limoges-Toulouse et Bordeaux-Marseille drainent des trafics beaucoup plus importants, mais le gouvernement n'a pas jugé "opportun" de les inclure dans l'appel d'offres. Motif : elles doivent faire l'objet de travaux lourds ou de renouvellement du matériel qu'il vaut mieux achever au préalable, avance l'exécutif.

(Avec agences)