Le défi fou du territoire du Mené, dans les Côtes-d'Armor
Le Mené est une communauté regroupant sept communes et plus de 6 000 habitants. En 2004, un défi fou est lancé : couvrir la totalité des besoins en électricité, chauffage et déplacements par le biais des énergies renouvelables, et ce à l'horizon 2015-2030.
Comment les communes s'y sont-elles prises pour réaliser un tel projet ? Tout d'abord, les élus se sont rendus dans la ville de Güssing, en Autriche, afin de trouver des réponses auprès d'une municipalité assurant la totalité de ses besoins grâce à différentes biomasses.
Ensuite, plusieurs stratégies ont été mises en place :
- installation de chaufferies collectives fonctionnant grâce au bois de la forêt locale ;
- création d'une entreprise de biométhanisation alimentée par le lisier des animaux ;
- recours au colza local pour produire du biocarburant nécessaire aux tracteurs et des tourteaux pour l'alimentation du bétail.
- un parc éolien participatif a été implanté. Les habitants en sont propriétaires à 30 %. Ces derniers ont aussi des panneaux photovoltaïques, également présents sur le toit d'une école.
Si l'objectif n'est pas encore atteint, les communes concernées travaillent actuellement à la modification des habitudes en matière de transports, pour multiplier les initiatives favorisant le covoiturage.
Béganne, le village qui sert d'exemple à toute la France
Avec ses quatre éoliennes, le village de Béganne a beaucoup fait parler de lui. Située à une trentaine de kilomètres de Vannes, dans le Morbihan, la commune est fière de son plan d'autonomie énergétique.
Pour la première fois en France, un parc éolien a été entièrement financé par des citoyens actionnaires. Sur les 12 millions d'euros nécessaires à l'achat des quatre éoliennes, 2,3 millions ont été collectés auprès de particuliers, le reste ayant été prêté par des banques. Avec une capacité de 20 millions de kWh par an, il peut répondre aux besoins de 8 000 ménages hors chauffage.
Né de l'idée de quelques habitants, ce projet d'envergure s'inspire d'une pratique beaucoup plus courante en Allemagne, pays champion des énergies vertes.
L'autonomie énergétique par le CO²
Pour François Maréchal, professeur à l'École polytechnique fédérale de Lausanne, l'autonomie énergétique des villes passe par une meilleure utilisation du CO2. La preuve ? En utilisant le CO2 dans un réseau de chauffage urbain, il est possible de chauffer et refroidir le centre de Genève avec 16 % de l'énergie consommée aujourd'hui.
Un « recyclage » du dioxyde de carbone produit à grande échelle en ville qui, couplé à une meilleure gestion des déchets, permettrait de produire davantage de chaleur et d'électricité.