Le crowdfunding cartonne en Europe… et surtout au Royaume-Uni

Par Hugo Baudino  |   |  398  mots
Les sommes collectées en France sur les différentes plateformes de crowdfunding ont presque doublé entre 2014 et 2015.
Le crowdfunding en France n'est que poussière face au crowdfunding au Royaume-Uni, comme le démontre une étude réalisée par l'université de Cambridge en partenariat avec KPMG. Toutefois, en forte progression, le financement participatif à la française n'a pas dit son dernier mot...

Le financement participatif va-t-il finir par remplacer les banques traditionnelles ? Si la route est encore longue, le crowdfunding avance à toute vitesse. Selon une étude réalisée par l'université de Cambridge en partenariat avec KPMG, et révélée par Le Monde le 21 novembre, 5,341 milliards d'euros auraient "transité en Europe en 2015 à travers ces différentes plateformes", ce qui représente une hausse de 92% par rapport à l'année précédente.

Ces bons résultats cachent en réalité de fortes disparités entre les pays : le Royaume-Uni monopolise 4,412 milliards d'euros, soit 82,61% de l'activité de l'ensemble du continent. Cette sur-domination s'explique par "une forte concentration du secteur bancaire" britannique qui "renforce le besoin d'alternative" pour les entreprises, selon Antoine Bernabeu, associé chez KPMG interrogé par Le Monde. La France se classe en seconde position, mais ses 319 millions d'euros financés grâce aux 49 plateformes du pays ne pèsent pas bien lourd face à l'ogre britannique. Et si l'on y ajoute la comparaison entre l'Europe et les autres continents, le chiffre paraît encore plus dérisoire : le crowdfunding représente 33,6 milliards d'euros en Amérique du Nord et 94,6 milliards d'euros en Asie sur l'année 2015...

Une dynamique française très positive

Les chiffres au niveau de l'Hexagone correspondent à ceux annoncés par Compinnov dans son baromètre du crowdfunding en France 2015, publié en février 2016. L'étude faisait état d'une collecte de de 296,8 millions d'euros en 2015, soit près du double de celle de l'année précédente (152 millions d'euros). Car si la France est un petit poucet du crowdfunding face à d'autres pays, elle reste nettement en avance face à ses concurrents de l'Union Européenne comme l'Allemagne,  qui  compte 248 millions collectés en 2015, ou les Pays-Bas (111 millions).

La dynamique au niveau du secteur du crowdfunding en France est en effet très positive, avec des projets qui se multiplient et des nouveaux acteurs qui ne cessent d'arriver sur le marché. La France propose ainsi des plateformes permettant de financer un prêt pour un étudiant, un projet immobilier ou encore un domaine vinicole. Parallèlement, un des leaders national du financement participatif, la plateforme KissKissBankBank a ouvert le 17 novembre sa maison du crowdfunding dans le 10e arrondissement de Paris. Deux mois plus tôt, c'est un autre acteur incontournable, Ulule, qui avait ouvert une boutique parisienne pour présenter les projets financés sur la plateforme.