SNCM : et maintenant ?

Par Laurence Bottero à Marseille  |   |  413  mots
Après avoir déposé le bilan mardi, la compagnie maritime attend désormais la décision du Tribunal de commerce de Marseille. Plan de continuation ou liquidation ?

Le dossier est loin d'être clos et l'avenir de la compagnie maritime n'en finit pas de nourrir les interrogations. Vendredi 31 octobre, Transdev annonçait à l'issue de son conseil de surveillance, exiger le remboursement des créances - soit plus de 100 millions d'euros - que lui doit la compagnie maritime, provoquant, de fait, le redressement judiciaire. Lors d'une réunion de médiation conduite par le médiateur Gilles Belier au début de la même semaine, l'actionnaire principal n'avait pas dissimulé son intention de provoquer le redressement, cette solution étant selon, lui, la meilleure façon de préserver l'activité de la compagnie.

 Reprise en vue ?

 D'ailleurs dans un communiqué, Transdev affirmait le même jour que "tout ce qu'il entreprend, aujourd'hui comme hier, en tant qu'actionnaire majoritaire, vise à empêcher la disparition pure et simple de la SNCM et de l'ensemble de ses activités et ses emplois" et que la solution du redressement judiciaire doit permettre de trouver un repreneur. Mais si certains noms et projets de reprise sont évoqués ici et là, encore faut-il que le Tribunal de commerce accepte l'ouverture d'une période d'observation - six mois renouvelable une fois selon toute probabilité - période durant laquelle les divers projets pourront être examinés. Néanmoins, l'éventualité d'une liquidation n'est pas entièrement effacée. Rappelons que la SNCM doit non seulement rembourser les 103 M€ qu'elle doit à Transdev, mais aussi les 400 M€ d'aides publiques reçues et estimées illégales par l'Europe.

 Grogne salariale

 Du côté des syndicats et des salariés, on voit dans le geste de Transdev la volonté de réaliser un plan social à moindre coût, malgré les démentis répétés de l'actionnaire principal de la SNCM. Pour rappel, la compagnie emploie 1 508 salariés en CDI, 400 en CDD auquel s'ajoute un volant de saisonniers, entre 300 et 500, sans oublier la sous-traitance (2 000 emplois si on englobe Marseille et la Corse). Très remontés, les salariés pourraient d'ailleurs manifester leur mécontentement de manière significative.

 Quid de la DSP ?

 L'une des autres questions qui se posent est celle relative à la Délégation de service public dont dispose la compagnie pour la desserte de la Corse. En cas de reprise, rien ne garantit la continuité de la DSP, la Commission européenne considérant que cela ne respecte pas les règles communautaires.

Les jours à venir sont donc cruciaux pour la compagnie.

Laurence Bottero à Marseille