Air France veut accélérer les négociations sociales

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  451  mots
Face à la dégradation de la recette unitaire et à un environnement macro-économique jugé incertain, la direction veut aller plus vite pour négocier avec le personnel des mesures d'amélioration de la productivité.

Air France veut aller plus vite dans les négociations sociales avec le personnel concernant les mesures à prendre, dans le cadre du ,nouveau plan Perform pour améliorer la performance économique de la compagnie. Face à la pression sur la recette unitaire et à l'incertitude économiques au cours des prochains mois, Alexandre de Juniac, PDG d'Air France-KLM et Frédéric Gagey, PDG d'Air France, veulent accélérer le processus.

«Nous souhaitons que négociations puissent s'accélérer. Que l'on aille vite, que l'on avance. Nous avions dit fin 2015, à la rentrée ce serait beaucoup mieux», a indiqué lundi Frédéric Gagey à quelques journalistes français en aparté de l'assemblée générale de l'association internationale du transport aérien (Iata) qui se tenait à Miami.

Baisse de la recette unitaire

Cette volonté d'avancer le calendrier est la conséquence de la dégradation de la recette unitaire (hors change) depuis plusieurs mois et d'une incertitude sur l'évolution économique observée par la direction. « Face à cette incertitude et aux enjeux auxquels Air France doit faire face, nous devons être extrêmement réactifs, notamment dans les domaines à la commercialisation et dans les discussions avec le personnel », a expliqué le PDG d'Air France.

Alexandre de Juniac a fait état de «très grandes incertitudes économiques qui pèsent sur le secteur », au regard « du prix du pétrole, de l'évolution de la situation économique dans différentes zones géographiques, des évolutions des taux de change, des taux d'intérêt qui commencent à bouger en Europe ». « Tous les dirigeants de compagnies aériennes le ressentent quelle que soit la région du monde », a-t-il ajouté.

Dure tourmente

Accélérer le calendrier des négociations sociales à la rentrée semble néanmoins compliqué. De l'aveu même de Frédéric Gagey, les négociations avec les pilotes et le personnel navigant commercial en « sont juste au tout début » et seuls « des projets qui étaient mûrs avec les personnels au sol ont pu avancer ». Avec l'été qui se profile, il va falloir cravacher dur pour s'entendre en aussi peu de temps sur des mesures qui s'annoncent d'ores et déjà drastiques.

Lors de la dernière assemblée des actionnaires, le 21 mai, Alexandre de Juniac avait en effet promis aux salariés « une dure tourmente et des mesures d'adaptation qui doivent être courageuses et vigoureuses».
Or, les discussions avec le SNPL sont compliquées. Il faut déjà que les pilotes finissent les mesures sur lesquelles ils s'étaient engagés dans le plan précédent. Pour les autres syndicats, c'est une condition sine qua non pour qu'ils s'engagent à leur tour sur de nouveaux efforts.


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