Discrimination : l'enseigne Zara accusée de profilage racial ?

Par Sarah Belhadi  |   |  510  mots
Si les faits de profilage racial sur les clients sont avérés, ce ne sera pas la première fois que la marque dérape.
Après avoir dérapé l'été dernier avec un tee-shirt pour enfants paré d'une étoile jaune, une étude américaine révèle que l'enseigne Zara pratiquerait le profilage racial de ses clients.

L'enseigne de vêtements espagnole Zara va-t-elle devoir faire face à un énorme scandale ? Une étude du Center for Popular Democraty (dont la mission est de promouvoir l'équité) qui a interrogé 251 employés de l'enseigne Zara à New-York, révèle qu'un grand nombre d'entre eux pratiquent le profilage racial sur les clients en magasin.

Ainsi, la société de vêtements espagnole pratiquerait une politique jugeant au faciès. Autrement dit, lorsqu'un client déterminé comme "suspect" -et donc susceptible de voler- entre dans un magasin, un employé aurait pour consigne de surveiller ses faits et gestes.

Parmi les sondés, 57% des employés répondent qu'ils ont dejà eu affaire à ce type de situation. Et 46% d'entre eux rapportent que les clients noirs sont "toujours" ou souvent "concernés" par ce dispositif. L'étude révèle également que les clients noirs ont 7 fois plus de chance d'être concernés par cette procédure que leurs homologues blancs.

 Zara et ses dérapages racistes

Si les faits de profilage racial sont avérés, ce ne serait pas la première fois que la marque dérape. L'été dernier, le clin d'œil, sur un tee-shirt, à la série américaine "Orange is the New Black" est mal passé. Avec le slogan "White is the New Black", la marque a été contrainte de retirer rapidement le vêtement de ses rayons.

L'autre raté de communication de la marque s'est aussi déroulé l'été dernier avec la commercialisation d'un tee-shirt pour enfants, rayé bleu et blanc accommodé d'une étoile jaune à six branches... Tollé immédiat. Pour se justifier, l'enseigne précise alors que la fameuse étoile faisait référence au "shérif". Sauf que c'est davantage à un uniforme de camp de concentration que l'on pense en voyant le vêtement.

Sur Twitter, la marque espagnole avait présenté ses excuses : "Nous nous excusons sincèrement, c'était inspiré de l'étoile du shérif des films western, et le tee-shirt n'est plus disponible en magasin".

Bracelet "style esclave", habits de zoulous... d'autres enseignes accusées de racisme

Mais Zara n'est pas la seule marque à avoir été accusée de racisme. En février 2014, Kiabi propose des déguisements... de zoulous sur son site internet pour une collection spéciale carnaval. Les critiques abondent sur la page Facebook de la marque. La direction reconnaît alors une "maladresse".

En mars 2013, une autre marque de prêt-à-porter espagnole, Mango, a, quant à elle, commercialisé des bracelets et des colliers dits "style esclave"L'ex-miss France Sonia Rolland, l'actrice Aïssa Maiga et la chroniqueuse Rokhaya Diallo avaient fait circuler une pétition pour demander le retrait de ces bijoux.

De leur côté, SOS Racisme avait vivement réagi :

"Il s'agit soit d'un manque de culture coupable, soit d'une démarche indigne et perverse réduisant à une appellation design et mode ce qui relève d'un crime contre l'humanité, reconnu depuis 2001 en France par la loi".

Pour se justifier, la marque avait alors évoqué sur Twitter une erreur de traduction.