Payer plus pour fumer moins. Le CNCT en a appelé au gouvernement, ce jeudi, pour que la hausse des taxes sur le tabac passe à 10% par an au lieu de 6%. Une telle hausse, pourrait permettre, d'après la Banque Mondiale, de diminuer de 4% le nombre de fumeurs. Or, celui-ci à augmenté en France - 31% des adultes fument - "alors qu'il était en recul auparavant" a rappelé Yves Yves Martinet, président de l'Alliance contre le tabac à la suite d'un séminaire européen sur le sujet qui s'est tenu à Paris du 6 au 8 juin. 

Politiques "sévères"

En Norvège, où un paquet de cigarettes coûte 11 euros, la proportion d'adultes qui fument est de 21%. Un modèle pour la France? Yves Bur, député UMP du Bas-Rhin, qui soutient les politiques anti-tabac, se défend d'en arriver là immédiatement même s'il est favorable à des politiques "sévères" étalées sur 3 à 5 ans. "Dès qu'on touche au portefeuille du consommateur, l'impact est immédiat", affirme-t-il tout en précisant que le fait d'arrêter de fumer préserve le pouvoir d'achat car cela permet "d'éviter des dépenses inutiles".

Recettes fiscales

Autre effet positif, souvent rappelé par les opposants au tabagisme : des recettes supplémentaires pour la Sécurité Sociale. Pour les comptes 2010, quelques 10,4 milliards d'euros ont été récoltés grâce aux droits sur le tabac. Mais les maladies liées au tabac, dont 60.000 personnes meurent chaque année, coûtent encore plus.  Le CNCT appelle surtout à augmenter les taxes fixes, supposées plus "efficaces" sont les accises fixes, tarif spécifique qui découragerait l'achat pour toutes les marques même les moins chères. De la manière, le tabac à rouler devrait aussi être taxé, selon le Comité, pour éviter que les fumeurs ne se reportent sur lui.

Contrebande

De telles augmentation ne pourraient profiter qu'aux contrebandiers et surtout aux pays frontaliers objectent les buralistes évidemment opposés à toute hausse susceptible de réduire leur chiffre d'affaires. Il n'existe pas encore de mesure fiable pour évaluer la quantité de tabac achetée illégalement. Il est toutefois estimé que 5% des cigarettes sont achetées par le biais de la contrebande en France.

"Ces chiffres sont surtout élevées dans les pays les moins riches de l'Union européenne comme la Lituanie" explique Luk Joossens, expert auprès des Ligues Européennes contre le Cancer. Les buralistes frontaliers, eux, devront attendre une harmonisation des taxations européennes. En France, aucune réforme n'est prévue avant la prochaine échéance électorale.