Scandale Ikea : le groupe aurait espionné employés et clients

Par latribune.fr  |   |  305  mots
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Selon des informations du Canard Enchaîné, le géant suédois de l'ameublement Ikea aurait eu recours à des officines privés pour obtenir les fichiers secrets de la police nationale concernant ses employés, et même certains clients.

Scandale en vue pour la filiale française du géant suédois. Selon le journal satirique "Le Canard Enchaîné", l'entreprise d'ameublement aurait consulté, contre rétribution, des entreprises privées chargées de lui faire parvenir des fichiers secrets appartenant à la police nationale. Le but : obtenir des informations sur ses salariés, futurs recrutements, voire même des clients...

Selon l'hebdomadaire, Ikéa France aurait passé un accord avec des officines privées de sécurité afin d'obtenir des fichiers secrets sur le passé de ses salariés ou de ses clients en litige avec le fabriquant depuis plusieurs années. Des informations en théorie reservées aux policiers, comme le casier judiciaire, le nom du propriétaire d'une voiture, d'un numéro de téléphone portable, ou les activités et centre d'intérêts de certaines personnes... L'entreprise aurait cherché à fouiller dans le passé de ses salariés, avec des demandes parfois insolites. "Le Canard enchaîné" relève ainsi quelques unes des demandes formulées dans des e-mails : « Personne en embauche sur le magasin de Paris Nord. Merci de me donner son casier". "Son discours est antimondialiste, ses méthodes "vieille garde CGT [...] Prosélytisme divers ? ATAC ou autres ? Risque de menace ecoterroriste ? » Coût d'une consultation : 80 euros.

Des employés furieux, la direction dément

Conséquence de ces révélations : certains employés sont furieux, et se tournent vers la justice. Une dizaine d'entre eux devrait porter plainte pour "utilisation frauduleuse de données personnelles", passible de 5 ans d'emprisonnement au minimum et de 300.000 euros d'amende.

L'ancien PDG de l'entreprise, joint par  Rue89, a formellement démenti toute implication personnelle. L'accès non autorisé à ce type de fichiers est sévèrement réprimé : il est passible au minimum de 5 ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende.