Dialogue social en panne à La Poste

Par Juliette Garnier  |   |  351  mots
Les six syndicats représentés à La Poste ont claqué la porte d'une réunion sur les conditions de travail. Ils exigent le « gel des réorganisations » source, selon eux, du mal-être de ses 240.000 employés.

Jean-Paul Bailly a voulu ouvrir un « Grand Dialogue » à La Poste. Aux yeux des syndicats, il commence mal. En préalable de son ouverture, ses six organisations syndicales exigent un « gel des réorganisations ». Jeudi, ils assurent avoir « claqué la porte » d?une réunion avec la direction, faute d?en avoir eu l?assurance. La Direction de La Poste rappelle que cette réunion a tout de  même duré 2h30, avant d'être interrompue. Jean-Paul Bailly avait assuré que La Poste ne procéderait pas « à de nouvelles réorganisations impactant la vie au travail » avant « la définition des mesures concrètes » prévue fin avril. Cet engagement n'est manifestement pas suffisant aux yeux des syndicats.

La CFDT propose un "indicateur bien-être"

Fin février et début mars, La Poste a été ébranlée par le suicide de deux de ses cadres. Les syndicats y ont vu l?expression d?un mal-être dans l?entreprise qui emploie 240.000 personnes. Jean-Paul Bailly a choisi Jean Kaspar, ancien secrétaire de la CFDT, pour piloter une commission chargée de publier un rapport sur les conditions de travail dans l?entreprise. Cela n?a pas suffit manifestement pour calmer les esprits. Pas même, la CFDT. La confédération vient de formuler 33 propositions. Parmi elles figure un état des lieux « sincère et véritable » sur l?emploi, les rémunérations et les conditions de travail. En outre, la CFDT plaide pour qu?un indicateur « bien-être au travail » soit intégré à la « hauteur d?un tiers dans les critères de rémunération des cadres dirigeants ». Cet indicateur avait été adopté chez FranceTélécom-Orange après la crise sociale que le groupe a traversée. Coonu pour déjà avoir mené plusieurs négociations avec les syndicats, Jean-Paul Bailly ne peut rester dans cette impasse. « Une prochaine réunion est fixée jeudi 12 avril afin de poursuivre le dialogue et de travailler avec les organisations syndicales à la définition et à la mise en place rapide de mesures concrètes », indique un porte-parole de La Poste.