Des nationalistes israéliens appellent au boycott de McDonald's

Par H.H.  |   |  415  mots
Le groupe d'extrême-droite My Israel a parodié sur Facebook le slogan de McDonald's "I'm lovin'it" en "I'm not lovin'it" / DR
Le groupe McDonald's a provoqué une polémique en Israël, la semaine dernière, en annonçant qu'il n'ouvrirait pas de restaurant dans le futur centre commercial d'Ariel, une colonie de Cisjordanie. Le propriétaire de la franchise nationale de la chaîne milite depuis plusieurs années contre les territoires occupés. En guise de riposte, des membres du parti nationaliste du Foyer juif appellent au boycott du fast food américain.

Du micmac dans le Big Mac. Depuis quelques jours, McDonald's enflamme les médias et les réseaux sociaux en Israël. La première chaîne mondiale de fast food a suscité la polémique en annonçant, mercredi 26 juin, qu'elle n'ouvrirait pas de restaurant dans le futur centre commercial d'Ariel, une colonie juive de 20.000 habitants située en Cisjordanie.

Le groupe américain a rejeté l'invitation du bailleur du centre commercial, Rami Levy. Ces dernières années, McDonald's a toujours refusé de s'installer en territoires occupés dans l'Etat hébreu. Le propriétaire de la franchise nationale du groupe, Omri Padan, est l'un des fondateurs de l'organisation sioniste Peace Now (La Paix maintenant, ndlr) qui prône notamment la fin des colonies et la création d'un Etat palestinien.

Big McInsult

McDonal's a dédramatisé l'incident ces derniers jours : "Rami Levy tente de promouvoir son centre commercial en organisant ce battage médiatique. La politique de la chaîne au sujet de l'ouverture de restaurants au-delà de la ligne verte est connue depuis des années", rappelle un proche d'Omri Padan, cité par le quotidien israélien Haaretz repris par France 24.

Nouvelle ou non, il n'en fallait pas tant, pour que cette politique interne suscite l'indignation des officiels israéliens. Dans une tribune publiée sur le site du quotidien Israel Hayom, le maire d'Ariel a qualifié de "Big McInsult" la décision du géant américain. L'édile a critiqué ses effets discriminatoires sur les  Israéliens et Palestiniens de Cisjordanie. Le ministre du Logement, Uri Ariel, a appellé au boycott de la multinationale. "Ceux qui nous boycottent doivent savoir qu'il vont eux aussi être boycottés", a assené ce membre du parti nationaliste du Foyer juif, soutenu par deux de ses parlementaires Ayelet Shaked et Zvulan Kalfa.

I'm not lovin'it

"McDonald's est passé du business à l'organisation anti-israélienne", a fustigé, de son côté, Yigal Delmonti, le directeur adjoint du Bureau des communautés juives de Judée, Samarie et de la Bande de Gaza, dans le Jerusalem Post. Sur Facebook, le groupe d'extrême-droite My Israel a détourné le célèbre slogan de la chaîne "I'm lovin'it" par "I'm not lovin'it".

Burger Ranch a sauté sur cette opportunité commerciale. Le premier concurrent de McDonald's dans l'Etat hébreu a réagi en annonçant qu'il allait ouvrir un restaurant dans le fameux centre... pour "la gloire de l'État d'Israël". Business is business.