Quand Laurent Fabius tente de séduire le patron d'Alibaba, Jack Ma

Par latribune.fr  |   |  506  mots
Le patron du géant chinois du commerce en ligne Alibaba, Jack Ma, fait l'objet d'une cour assidu par les pays européens
Le ministre des Affaires étrangères a tenté de convaincre le patron du géant chinois du commerce en ligne de choisir la France pour y créer un site logistique. Un établissement qui sera chargé de livrer les produits européens vers les consommateurs chinois.

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a tenté samedi à Shanghai de convaincre Jack Ma, patron du géant chinois du commerce en ligne Alibaba, de choisir la France pour y créer un site logistique chargé de livrer les produits européens vers les consommateurs chinois. Jack Ma "est intéressé par un investissement dans un hub possible en France. Il y a un certain nombre de sites qui lui ont été proposés, il n'a pas encore choisi", a déclaré Laurent Fabius, au premier de ses deux jours de visite en Chine.

La réalisation de ce projet reste dépendante des progrès d'Alibaba en Europe, la société ayant pour l'instant surtout bâti son empire sur l'immense marché chinois. En intégrant Wall Street mi-septembre, Alibaba a levé un montant record de 25 milliards de dollars, faisant de son fondateur Jack Ma la première fortune de Chine et offrant au groupe les moyens de poursuivre ses acquisitions et de se développer à l'international.

Un long échange entre Fabius et Ma

Laurent Fabius a eu un long échange avec JackMa, portant aussi sur la promotion des entreprises françaises sur les différents sites d'Alibaba. Alors que la France est synonyme de romantisme dans l'esprit des Chinois, il s'agit notamment de mettre en avant les produits français à l'occasion de la journée des célibataires, événement qui tombe le 11 novembre et a été l'occasion de battre des records de vente en ligne ces dernières années.

Les autorités françaises souhaitaient également assurer le suivi d'un accord, signé lors d'une précédente rencontre entre Laurent Fabius et Jack Ma, le 16 mai dernier, réduisant le coût d'accès aux plateformes d'Alibaba pour les PME françaises. A Shanghai, Laurent Fabius avait précédemment visité le pavillon de promotion de la région Rhône-Alpes, accompagné du président de son conseil régional, Jean-Jack Queyranne, avant d'assister à l'inauguration d'une boutique Shang Xia, la marque chinoise développée par Hermès.

Le tourisme chinois, une manne pour la France

Le ministre a également été reçu par le maire de la ville, Yang Xiong, à qui il a demandé quelles étaient les attentes de ses ressortissants lorsqu'ils se rendent dans l'Hexagone. Laurent Fabius a résumé ainsi l'équation: "Chaque (touriste) chinois qui vient en France dépense en moyenne 1.600 euros. Nous en avons aujourd'hui 1,5 million (par an). Si nous en avons cinq millions, nous poserons autrement le problème du déficit de la balance (commerciale)".

Au sujet des manifestations d'étudiants en faveur de la démocratie à Hong Kong, marquées par de nouveaux heurts avec la police, Laurent Fabius a répété ce qu'il avait déjà dit fin septembre : "Nous souhaitons qu'il y ait un dialogue, nous avons des relations d'amitié très connues et très fortes avec la Chine et on ne peut que souhaiter que tout cela se passe dans le calme et dans le dialogue".