Carrefour : les indemnités de l'ex-dirigeant provoquent la colère

Par latribune.fr  |   |  406  mots
Les conditions de départ de Georges Plassat, ancien dirigeant de Carrefour, et le niveau de rémunération de son successeur Alexandre Bompard ont dominé les débats vendredi au cours d'une assemblée générale houleuse. (Crédits : Eric Gaillard)
Le gendarme de la gouvernance a demandé vendredi à Carrefour de s'expliquer "dans les plus brefs délais" sur la détermination de la rémunération de ses dirigeants, en particulier sur les indemnités de départ de son ancien PDG, Georges Plassat. M. Plassat est parti à la retraite en juillet 2017 avec un chèque de 13,17 millions d'euros.

Arrivé il y a mois d'un an à la tête de Carrefour, Alexandre Bompard a vécu une première assemblée générale mouvementée, sommé de s'expliquer par des salariés-actionnaires sur la rémunération de son prédécesseur qui a laissé le groupe en piètre forme.

13 millions d'euros

Les protestations ciblaient essentiellement l'ancien PDG du groupe, Georges Plassat, parti à la retraite en juillet 2017 avec plus de 13 millions d'euros, une somme "dépourvue de toute exemplarité" selon la CFDT et qualifiée de "déconnectée" des résultats, en berne, du distributeur.

Devant l'émotion suscitée, M. Bompard a annoncé qu'il allait faire des propositions au conseil d'administration concernant son indemnité de départ, versée au terme de son mandat, qui court jusqu'au 31 décembre 2020, afin qu'elle ne "fasse pas débat".

Il a également demandé à ce que son intéressement comprenne une part importante en actions, et non en cash. Quant à sa rémunération variable, il a demandé à ce qu'elle tienne compte du free cash-flow (flux de trésorerie disponible) dégagé par l'entreprise, une résolution votée à 75%.

 "Des déviations sérieuses"

"Celles-ci constituent des déviations sérieuses par rapport aux recommandations du code Afep-Medef" et "il appartient au groupe Carrefour de répondre à ces interrogations dans les plus brefs délais", estime le Haut Comité de gouvernement d'entreprise (HCGE) dans un communiqué.

Le HCGE est chargé d'examiner depuis 2013 l'application de ce code, une sorte de règlement de bonne conduite établi par le patronat. Chaque année, ce comité établit un rapport, dans lequel elle nomme les entreprises s'étant écartées du droit chemin.

Plan social

Dimanche, dans une lettre ouverte aux actionnaires, la CFDT avait demandé aux actionnaires de s'opposer aux résolutions touchant notamment aux rémunérations de M. Plassat, "en contradiction avec les efforts demandés aux salariés", dont plusieurs milliers sont touchés par un plan social.

M. Plassat a perçu 13,17 millions d'euros en 2017 dont près de 4 millions d'euros d'indemnité de départ et d'engagement de non-concurrence. La résolution portant sur cette rémunération a été votée à 68%.

"Comment est-il possible" face au plan social en cours "de justifier d'un parachute doré et d'une rémunération variable de ce niveau ?", avaient demandé la CFDT et l'Arasc (l'association pour la représentation des actionnaires et salariés Carrefour).

(Avec agences)