Travailler chez Amazon, un enfer ? La riposte de Jeff Bezos

Par latribune.fr  |   |  620  mots
"Si vous connaissez d'autres histoires comme celles rapportées (...), vous pouvez aussi m'envoyer directement un mail à l'adresse jeff@amazon.com", a affirmé Jeff Bezos.
Le patron du géant de la distribution en ligne a répliqué aux accusations du "New York Times" dans une lettre publiée sur plusieurs sites. Le magazine américain avait publié samedi une enquête accablante sur les conditions de travail chez Amazon, déclenchant une virulente polémique.

Des salariés dressés les uns contre les autres pour améliorer la productivité de l'entreprise, laquelle mènerait "une expérience pour voir jusqu'où elle peut pousser ses travailleurs à cols blancs". Le portrait d'Amazon dessiné par le New York Times dans un article publié samedi 15 août n'est sans doute pas des plus édifiants.

Selon le magazine américain, qui, pour son enquête, affirme avoir interrogé plus d'une centaine de salariés présents et passés, le géant de la distribution en ligne serait à l'opposé d'un lieu de travail idéal.

"Presque toutes les personnes avec qui je travaille, je les ai vues pleurer à leur bureau", a notamment raconté l'un des témoins au journal.

Plus de 3.600 commentaires de lecteurs

Face à la polémique engendrée par l'article, qui a généré plus de 3.600 commentaires de lecteurs sur le site du NYT, provoqué des réactions animées sur Twitter de responsables de la Silicon Valley ainsi que suscité des appels au boycott, le patron d'Amazon, Jeff Bezos, a considéré opportun de répliquer personnellement, via un mémo adressé aux salariés et publié sur plusieurs sites internet de médias. "Si vous connaissez d'autres histoires comme celles rapportées, je vous demande de les faire remonter aux ressources humaines"., a-t-il plaidé.

"Vous pouvez aussi m'envoyer directement un mail à l'adresse jeff@amazon.com", est-il allé jusqu'à proposer: "Même si cela devait être rare ou isolé, nous devons manifester une tolérance zéro pour tout manque d'empathie de ce genre".

 Un marché du travail très compétitif

Quant aux accusations adressées par le New York Times, selon lesquelles le fonctionnement même d'Amazon viserait à  "créer (selon les termes de Jeff Bezos, NDLR) un lieu de travail inhumain", le PDG répond non seulement de ne pas se reconnaître dans ce portrait de son entreprise. Il ajoute:

"Je ne pense pas qu'une société adoptant l'approche décrite pourrait survivre, et encore moins prospérer, dans le marché du travail très compétitif des high-tech. Le gens que nous embauchons sont les meilleurs. Ils sont recrutés chaque jour par d'autres multinationales, et peuvent travailler où ils veulent".

"Je crois fermement que quiconque travaillerait dans une société qui serait vraiment comme celle décrite par le NYT serait fou s'il restait. Je sais que je quitterais une telle société", déclare-t-il.

"Nous nous amusons"

La défense du géant de la distribution en ligne a été aussi relayée par un salarié d'Amazon, Nick Ciubotariu qui, dans un blog publié sur le réseau social LinkedIn, a également démenti les faits rapportés par le NYT. "Nous travaillons dur, et nous nous amusons", écrit-il.

"Pendant mes 18 mois chez Amazon, je n'ai jamais travaillé un seul week-end sans le vouloir. Personne ne me dit de travailler la nuit. Personne ne me fait répondre à des courriels la nuit. Personne ne m'envoie de texto pour me demander pourquoi des courriels sont restés sans réponse", insiste-t-il.

Il admet néanmoins avoir "entendu toutes les horribles histoires du passé".

Jeff Bezos parmi les hommes les plus riches de la planète

Amazon a déjà été mis en cause pour les conditions de travail qu'il impose notamment aux travailleurs de ses centres de traitement de commandes.

L'article du New York Times est sorti à un moment où Amazon pouvait plutôt se réjouir: le cours de Bourse du groupe n'a jamais été aussi haut, et Jeff Bezos vient d'être inclu dans le classement du magazine Forbes des personnes les plus riches du monde.  Sa fortune a récemment été estimée à 47,8 milliards de dollars.