Tourisme d'affaires, le prestige de Paris ne suffit plus

Par latribune.fr  |   |  435  mots
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Gilles Pélisson, ancien PDG d'Accor, remettait mercredi son rapport sur le tourisme d'affaires à Frederic Lefebvre, secrétaire d'Etat chargé du commerce. Vingt propositions pour développer le tourisme d'affaires dans le Grand Paris.

Paris, grâce à son patrimoine historique, culturel et artistique peut se targuer d'être la première métropole touristique du monde, mais jusqu'à quand ?
La concurrence est rude entre les métropoles internationales pour attirer les touristes d'affaires et Paris a tendance à perdre du terrain dans l'organisation de foires, congrès et salons. Conscient de cette réalité préoccupante, Bercy a chargé Gilles Pélisson, ancien PDG d'Accor, d'étudier la question.

Mercredi, Gilles Pélisson a remis son rapport à Frederic Lefebvre, secrétaire d'Etat chargé du commerce et a dévoilé 20 recommandations à l'attention de Bercy pour renforcer l'attractivité de la capitale. "Le tourisme d'affaires doit être vue comme une industrie à part entière dont les retombées économiques directes ou indirectes", indique t-on dans le rapport. Il génèrerait, selon lui, trois à cinq fois plus de dépenses que le tourisme d'agrément. En 2010, la clientèle d'affaires a généré 3,3 milliards d'euros de dépenses.

La liaison entre l'aéroport Charles de Gaulle, deuxième plate-forme aéroportuaire d'Europe et le c?ur de Paris, s'avère être la priorité. Aujourd'hui, il faut environ 40 minutes pour rejoindre Paris en RER, contre 19 minutes avec le projet Charles de Gaulles Express (CDG Express), une liaison ferroviaire rapide qui doit relier l'aéroport à la Gare de l'Est. Encore faut-il que ce véritable serpent de mer voit le jour.

Le tourisme d'affaires en France est concentré à 80% dans la capitale, Paris se doit donc d'être à la hauteur des attentes étrangères au risque de perdre une visibilité clef en matière d'investissements étrangers. Aujourd'hui, Paris est devancée par Singapour, Vienne et Barcelone dans le classement ICCA, qui recense les congrès de plus cinquante participants. Au-delà des classements, des réalités sont pointées du doigt, comme le manque de sites adaptés à l'organisation de tels événements. Paris possède trois sites majeurs d'expositions qui ne désemplissent pas toute l'année -Villepinte, le Bourget et la Porte de Versailles, la création d'un ou deux sites de 2000 à 3000 places s'avère nécessaire, tout comme la rénovation de la porte de Versailles.

A la question du financement de tels projets s'ajoute ici celle du lieu. Gilles Pélisson conscient de cette réalité avance l'idée d'investir les lieux d'exception parisiens tel que le Grand Palais pour l'organisation des congrès internationaux.

Les ambitions du Grand Paris sont là, reste à savoir si les moyens seront mis en ?uvre pour moderniser et adapter les infrastructures parisiennes afin de permettre à Paris de devenir l'hôte privilégié du tourisme d'affaires.