Où fait-il bon consommer en Europe ?

Par latribune.fr  |   |  614  mots
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La Commission européenne a publié ce mardi l'édition de Printemps de son "tableau de bord de la consommation". Cette étude permet d'évaluer le niveau de confiance des consommateurs par pays, mais aussi de repérer les nouvelles tendances sur le vieux Continent. Au classement des "conditions de consommation", la France se seulement classe dixième.

Le meilleur pays pour les consommateurs en Europe est... le Luxembourg. D'après l'édition de printemps du "tableau de bord de la consommation" édité par la Commission européenne, les consommateurs du Grand Duché font davantage confiance qu'ailleurs aux autorités, aux détaillants et aux organisations de consommateurs. En outre, ils mettent moins en doute la sécurité des produits, estiment que les litiges sont réglés de manière efficace et que leurs plaintes sont plus rapidement et mieux traitées.

Avec un indice des "conditions de consommation" de 73, le Royaume-Uni talonne le Luxembourg (indice 74). Il est suivi par le Danemark (71) et l'Irlande, la Finlande et l'Autriche ex aequo (70). Avec un indice de 65, la France figure à la dixième place, au même niveau que la Suède, mais derrière la Belgique et l'Allemagne.

Les pays qui progressent le plus: Danemark, Belgique et... France

Ce septième numéro du "tableau de bord de la consommation" indique toutefois que la France fait partie des pays où les conditions d'achat se sont le plus améliorées depuis 6 mois, avec le Danemark et la Belgique. Davantage de consommateurs français et belges se sentent protégés de manière efficace par les lois en vigueur et se disent plus confiants dans les autorités et les organisations de défense de consommateurs, détaille l'enquête. En particulier, "les consommateurs français se plaignent plus souvent qu'avant quant ils ont des problèmes mais ils sont aussi plus satisfaits de la manière dont leur plaintes sont gérées".

Près de la moitié des Européens ont été confrontés à de la publicité mensongère

Réalisée à partir de données relevées par Eurostat et combinée à des études d'opinion portant sur 25.665 personnes au sein de l'Union européenne, cette enquête relève aussi que près de la moitié (46%) des consommateurs a été confrontée à de la publicité mensongère. Les auteurs de l'étude notent ainsi une persistance des pratiques commerciales illégales: "depuis 2010, de plus en de consommateurs et de détaillants de l'Union ont découvert des publicités et des offres trompeuses et fallacieuses, voire frauduleuses".

Méconnaissance du cadre légal protégeant les consommateurs

Et ces mauvaises pratiques risquent fort de se poursuivre. La Commission s'inquiète en effet de la méconnaissance de leurs droits par les consommateurs. Interrogés sur les conditions de garanties, les délais de réflexion ou encore sur la conduite à adopter en cas de réception de marchandises non conformes au produits commandés, seuls 12% des sondés étaient capables de répondre.

Des efforts à faire pour bénéficier pleinement du marché unique numérique

Alors même que le e-commerce se développe, Les Européens "rencontrent plus de difficultés pour effectuer des achats à l'étranger que dans leur propre pays". Si plus de la moitié a réalisé un achat en ligne au cours des douze derniers mois, seulement un sur dix a effectué sa transaction auprès d'un site d'un autre pays de l'Union. Pour la Commission, ce secteur se révèle donc "largement limité au marché national en dépit des potentialités évidentes" qu'il offre pourtant et indique qu'il faut "multiplier les efforts pour bénéficier pleinement d'un authentique marché unique numérique". Exception faite du Luxembourg, les pays les plus ouverts au commerce en ligne transfrontalier sont  l'Autriche, le Danemark et la Finlande. En France, seulement 14% des consommateurs ont réalisé un achat sur un site d'un autre pays, un chiffre supérieur à la moyenne de l'Union à 27 qui s'établit à 10%.