Restructuration d'Air France : "il n'y a pas de plan B", selon Alexandre de Juniac

Par latribune.fr  |   |  524  mots
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Dans une interview au "Journal du Dimanche", le patron d'Air France, Alexandre de Juniac, que cette grève des pilotes n'empêchera pas la restructuration de la compagnie française. Un tiers des quelque 400 vols initialement prévus sur l'ensemble du week-end par la compagnie aérienne Régional, filiale d' Air France, a été annulé.

Le PDG du transporteur aérien Air France-KLM, Alexandre de Juniac, prévient dans un entretien au "Journal du Dimanche" qu'"il n'y a pas de plan B" pour le redressement de la compagnie, touchée ce week end par une grève, dont il minimise l'impact. L'impact de ce mouvement sur l'activité "devrait être très limité", déclare-t-il. Cette grève des pilotes n'empêchera pas l'application du plan industriel, qui prévoit la suppression de 5.122 postes, assure encore le patron d'Air France pour qui "il n'y a pas de plan B". "Nous déroulons notre plan de transformation comme prévu", dit-il. Il souligne que le plan "Transform 2015" prévoit "20 % de gains de productivité et 2 milliards d'euros d'économies" d'ici à 2015.

Les adhérents du SNPL [Syndicat national des pilotes de ligne], représentant plus de 70 % des pilotes, "dont le bureau a rendu un avis favorable à l'accord" doivent se prononcer dans les prochaines semaines, rappelle-t-il. Les représentants des personnels au sol, catégorie la plus nombreuse, "ont d'ores et déjà signé leur accord", et les hôtesses et stewards, "dont les représentants sont plus divisés", votent en ce moment, poursuit-il. "S'ils devaient voter contre, nous appliquerions un texte de façon unilatérale comme le droit nous y autorise", prévient le patron de la compagnie, jugeant que "les contreparties en matière de rémunération et d'emploi ne pourraient être aussi favorables".

Un tiers des 400 vols de Regional prévus ce week-end annulé

Pour les négociations en cours avec les personnels du pôle régional (Brit Air, Airlinair et Regional), qui est déficitaire, Alexandre de Juniac dit appliquer la "même méthode" pour servir "les mêmes objectifs" : "Remettre nos filiales régionales sur une trajectoire de croissance et éviter les départs contraints". Il ne se prononce pas sur d'éventuelles suppressions d'emplois. "Aujourd'hui, chaque salarié est conscient que la gravité de la situation (...) justifie des efforts", ajoute-t-il en rappelant que la "dette a été multipliée par trois" et que la société perd de l'argent depuis trois ans, avec des "coûts supérieurs de plus de 30 % à ceux des concurrents les plus performants".

Selon la direction, un tiers des quelque 400 vols initialement prévus sur l'ensemble du week-end par la compagnie aérienne Régional, filiale d' Air France, ont été annulés à cause d'une grève nationale. "La grève de ce week-end (...) ne touchera que 7 % de nos vols et 3 % de nos passagers", précise le patron d'Air France, au deuxième jour d'une grève lancée par plusieurs syndicats inquiets pour la pérennité des emplois. La grève à Régional a commencé vendredi à 00h00 et s'est soldée également ce jour-là par l'annulation d'un tiers des 245 vols programmés. Le mouvement doit se prolonger jusqu'à lundi minuit, selon la direction de la compagnie. Les prévisions sont identiques pour dimanche avec un tiers des vols annulés. Les grévistes protestent contre le projet d'accord-cadre qui menace, selon eux, la pérennité de l'emploi. Régional, qui dessert la France et l'Europe, emploie 1.800 salariés.